Home Mode Kimono Arch & Y. & SONS : le kimono japonais s’installe en majesté dans le Marais

Kimono Arch & Y. & SONS : le kimono japonais s’installe en majesté dans le Marais

by pascal iakovou
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Le 16 avril 2025 marque une étape décisive dans la diplomatie culturelle du vêtement : le kimono, autrefois symbole d’un Japon immobile, s’ancre désormais au cœur du Marais, à Paris. YAMATO, maison centenaire fondée à Tokyo en 1917, y ouvre sa toute première boutique permanente hors du Japon, dédiée à ses labels KIMONO ARCH et Y. & SONS. Ce flagship de 82 m² redéfinit le kimono non plus comme un vêtement cérémonial, mais comme un essentiel du vestiaire moderne, au même titre qu’un t-shirt blanc.

Takayuki Yajima, petit-fils du fondateur et actuel CEO, le résume avec justesse : « Nous voulons changer la perception du kimono comme vêtement purement traditionnel, pour le rendre accessible à tous, quels que soient la nationalité, l’âge, le genre ou les capacités physiques. » Ce manifeste textile s’incarne dans un écrin pensé par Kuniyuki Okuyama, entre épure sophistiquée et nature immersive, où chaque marque déploie son univers sensoriel — parquet en chevrons pour Y. & SONS, sol moelleux et végétation foisonnante pour KIMONO ARCH, habillée de compositions florales signées Ko Hana.

La boutique illustre un désir de transmission : au fond de l’espace, tissus, outils, livres et éléments d’ameublement japonais (papier washi, bois de chêne, acier noir, tapis de Yamagata) racontent le dialogue entre artisanat ancestral et design contemporain. C’est là que réside la force du projet : loin d’un folklore figé, YAMATO érige le kimono en archétype stylistique universel, adaptable, lavable, modulable, destiné à vivre pleinement dans le quotidien urbain.

KIMONO ARCH, récemment rebaptisée (anciennement KIMONO by NADESHIKO), vise clairement une clientèle internationale et jeune. La marque joue avec des mélanges inattendus — coton-ramie, éponge imabari, maille douce — et s’autorise des couleurs vives ou pastel, des franges et des bordures fantaisie. On y trouve des vestes samue et des pantalons mompe aux coupes amples, ainsi que des fleurs en tissu kimono et des accessoires réalisés par des créateurs pointus comme 52 BY HIKARUMATSUMURA (sacs) ou KIWANDA (tabi socks).

Y. & SONS, quant à elle, s’adresse à une clientèle plus urbaine et masculine, en détournant le tailoring occidental à la sauce japonaise. Inspirés de Savile Row, les kimonos sont taillés dans des laines nobles, du coton bio ou de l’alpaga, à porter sur un simple t-shirt ou sous un trench revisité par Graphpaper ou COMOLI. Des collaborations remarquables enrichissent l’offre : un haori indigo signé T-Michael (Norwegian Rain), des pièces conçues avec THE INOUE BROTHERS, et des accessoires comme les chapeaux KIJIMA TAKAYUKI, les sandales JUTTA NEUMANN ou les parapluies FOX UMBRELLAS.

Dans un marché parisien avide de sens, d’hybridations culturelles et d’authenticité artisanale, l’implantation de YAMATO s’inscrit comme un geste fort et pertinent. Ce nouveau chapitre illustre le glissement d’un vêtement sacré vers un objet de mode libre, poétique et universel — un véritable pont textile entre Tokyo et Paris.

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