À mi-chemin entre le journal d’un rêveur désorienté et le manifeste d’un survivant cybernétique, le communiqué de CAMPERLAB pour sa collection printemps-été 2026 prend la forme d’un poème halluciné, sculpté dans le langage de l’effroi doux et du quotidien déréglé.
Sur fond de lumière volée aux ombres, l’environnement décrit convoque un monde fragmenté, métallique, tactilement dérangeant. Un espace où les surfaces sont détraquées, les couleurs affadies et les formes mercurielles. Dans cet univers, les vêtements ne sont plus utilitaires mais protecteurs psychiques : manteaux qui dissimulent des identités multiples, bottes qui absorbent les flux, textures rugueuses comme des peaux de crocodiles artificiels.
Le ton est celui d’une auto-fiction sensorielle, où chaque pièce devient une interface entre le corps et une réalité floutée. L’homme CAMPERLAB est un errant du système, vêtu pour survivre à la beauté toxique du monde. Le texte évoque des éléments vestimentaires par fragments — spikes au sol, boots lourdes, surfaces abrasives — laissant deviner une collection organique, brute, et profondément narrative.
Côté production, on retrouve un casting et une direction artistique assumés : Inge Grognard au maquillage, Louis Ghewy à la coiffure, un mouvement signé Michele Rizzo, et une bande-son conçue par Pandora’s Jukebox — autant de noms qui placent cette saison SS26 dans une expérience multidisciplinaire, à la frontière de la performance, du club et de la dystopie rêveuse.
Avec ce texte-performance, CAMPERLAB confirme une fois encore sa capacité à transcender le vêtement pour en faire un espace poétique habitable, en tension permanente entre chaos esthétique et sensualité technologique. Une invitation à enfiler l’étrange, marcher dans l’instable, et se perdre avec