Home Art de vivreCulture BRUNE – INTERVIEW

BRUNE – INTERVIEW

by pascal iakovou
0 comments

INTERVIEW BRUNE

A : Alexandre – Icky Thump
M : Mathilde – Icky Thump
B : Brune

Papillons de Nuit – 3ÈME BUREAU / WAGRAM MUSIC

 

 

 

 

 

A Tu  me parles de tes anciens groupes ?

B Alors mes anciens groupes. J’ai fait différentes choses, quand j’étais à Lyon j’ai fait un groupe de reprises rock, on n’a jamais fait de concert (rire) j’ai fait du bal aussi, c’était une autre aventure, c’était chanter autant Hélène Ségara que d’autres trucs un peu mieux lors des comités d’entreprises, et les soirées comme ça. Puis quand je suis arrivée à Paris, j’ai eue un premier groupe qui s’appelait Cordélia, c’était du rock un peu, tendance gothique. J’ai fait ça pendant quatre ans en amateur. Puis à partir de 2006, je me suis vraiment concentrée sur mes compos, et j’ai arrêtée  de faire des groupes, je me produisais toute seule en guitare voix, en piano voix, donc plus de groupe.

 

A Tu as été prof de musique en collège, et tu as chanté dans le métro, mais dans quel ordre ?

B J’ai d’abord été prof. Pendant deux ans j’ai été prof, puis en même temps après les cours j’allais chanter dans le métro, ou pendant les vacances scolaires. Je me  débrouillais, quand je pouvais y aller, j’y allais.  Donc d’abord prof, et ensuite le métro.

A Et as-tu fait chanter certaines de tes compos à tes élèves ?

B Non, parfois ils m’ont réclamé, mais non. En fait, tu casses vite la barrière après entre prof et élèves. Par contre la dernière semaine où j’ai été prof, ils m’ont tous réclamés le « rupture song » que j’ai chantée à toutes mes classes. (rire) ça c’était super marrant.

A Et comme prof, tu apprenais quoi comme chansons à tes élèves ?

B Bah en fait tu vois, tu fais de l’histoire de la musique. Même s’il n’y a pas vraiment de programme à suivre, tu fais ce que tu as envie de faire, moi j’ai fait différentes époques musicales, après c’est très difficile en collège, car à part David Guetta, et les Black Eyed Peas, franchement ils ne connaissent pas grand chose. Et les amener à écouter autre chose, c’est compliqué, après au niveau chanson je faisais chanter des trucs un peu plus modernes comme Placebo, que j’accompagnais à la guitare, c’était plus accrocheur qu’aller chanter Brassens. Je suppose qu’ils l’avaient déjà fait en primaire, je n’allais pas rajouter une couche. Après je sais qu’il n’y a des profs qui ne font que ça, mais c’est un peu chiant.

A Et la flûte ?

B Et la flûte j’en ai fait, et j’ai vite abandonné, car quant tu as trente gamins qui jouent faux, tu ressors de là tu… (rire) Et en plus, je venais de commencer à leur apprendre la flûte, et dans le train pour rentrer chez moi le soir, il y avait un mec qui faisait de la flûte à bec, à chaque fois que je rentrais tu vois, je n’en pouvais plus. Je sortais de classe, et là le mec jouait de la flûte dans le train, c’était l’horreur. (rire)

 

A Et d’ailleurs comment se passent les sélections pour le métro ?

B Il y a deux personnes qui s’occupent réellement des musiciens du métro, qui font passer les auditions aux gens qui ont envie d’aller chanter. Il faut une accréditation. Certains y vont sans carte, mais tu te fais jeter. Donc tu passes l’audition, et tu obtiens ta carte si tu chantes bien (rire). Ils se posent surtout la question de savoir si tu vas importuner ou pas les gens. Et ils m’ont permis d’aller jouer dans des festivals de rock.
Car des festivals accueillent des gens du métro, et ça c’est bien, ça permet de faire des grandes scènes.

A Tu en tires des histoires sympas, des trucs que tu retiens du métro ?

B Le seul truc marrant c’est un jour, Soan de la Nouvelle Star qui m’a viré de ma place, un peu maladroitement, et je me suis dit « mais c’est qui ce mec ? Qu’est ce qui me veut ?». Et en fait j’allume ma télé quelques mois après, et je vois ce gars, et me dis « mais je le connais, il me dit quelque chose ». Et en fait il s’était maquillé, donc je ne l’avais pas reconnu tout de suite, mais c’est marrant, car j’ai fait sa première partie encore quelques mois après à Paris.

A Et as-tu vu la vidéo des Black Box Revelation qu’ils ont tournés dans le métro ?

B Non

A Tu n’as jamais pensé faire une vidéo, comme un clin d’œil ?

B Moi je voudrais faire un concert dans le métro.

M Comme les Wampas

B Oui, ils font souvent des concerts, mais on devait en faire un au mois de juin. Et le truc, c’est que à cause de la mort de Ben Laden, il y a eu des plans vigipirates et plus rien. Mais peut être à l’automne, moi j’aimerais bien, ça serait chouette.

A Peux-tu nous parler de ton album, Brune justement ?

B J’avais toutes les chansons, quand j’ai rencontré Valentin qui est le réalisateur de mon album, et le guitariste sur scène. Et il est venu me voir un jour, sur scène, dans un bar,  où j’étais en guitare voix, et piano voix. Et il m’a dit « j’ai envie de travailler sur tes chansons », je lui ai dit « si tu veux, mais je n’ai pas d’argent à te donner ». Car il faut bien payer les gens. Mais il a commencé à faire des arrangements, j’ai aimé, donc on a continué sur toutes les chansons que j’avais, et puis nous avons présenté ça dans des maisons de disques, car il avait des contacts. Et du coup, elles sont venues me voir en concert, et j’ai signé. Et cet album j’avais la forme, et il a donné le fond à tout ça. Non, j’avais le fond, et il a donné la forme. Je vais y arriver. C’est à dire, il a mis les arrangements rock, électro, et pop. Les arrangements électro, je n’y aurais pas pensé. Mais ça me plait vachement tous les sons un peu bizarres.

 

 

A Donc la mélancolie qu’il y a dans l’album ça vient que de toi ?

B Oui, mais je trouve qu’il a su bien coller avec les arrangements à mon univers qui reste quand même très féminin.

A Mais pourquoi choisir la mélancolie ?

B La mélancolie car je suis quelqu’un de mélancolique, et que quand je suis venue à Paris, je quittais mes parents, et la vie n’était pas facile, en plus j’avais un boulot que je n’aimais pas, car être prof ce n’était pas trop ça. Et forcément ça t’inspire des trucs. Puis je trouvais ça plus profond de chanter de la mélancolie, que des choses joyeuses, j’ai du mal à écouter des trucs très joyeux.

A Je ne sais plus où j’ai lu ça, mais « la mélancolie c’est la jolie petite sœur de la tristesse. »

B Oui c’est joliment dit. Mais je ne dirais pas que c’est triste, après ce n’est pas de la mélancolie plombante, car c’est très dynamique.

A Par exemple « Rupture Song », ce n’est pas forcement très gai, mais entrainant.

B Voilà, même sur d’autres titres, je n’allais pas faire un truc larmoyant.

A Justement, que penses-tu de la musique de Stromae ? Car au niveau des textes ce n’est pas très happy.

B C’est vrai que c’est très dur, ce qu’il raconte dedans, et arriver à faire danser les gens sur ça, moi ça me plait bien en fait. Mais souvent les trucs de disco, ça raconte des trucs tristes. Et ça fait danser tous les gens.

A Comme Enola Gay, de OMD, qui parle de la bombe sur Hiroshima.

B Ca permet de faire passer les choses plus facilement. Moi, je le ressens comme ça.

A Et si tu devais faire un second album, ça serait toujours dans la même lignée ?

B Je suis justement en train d’écrire, et d’enregistrer pour un deuxième album. Mais il y aura moins de chansons piano voix, il sera plus dynamique. Et moins de chansons, car en ce moment j’ai une chanson qui s’appelle « Cheveux Blanc »,  et je m’aperçois que pendant le set, quand on la joue il y a un décalage. Oui, elle est trop chanson dans la tradition française. Des comme ça il n’y en aura pas. Ca sera plus dynamique, plus guitare, et plus dansant.

Alexandre Fisselier – [email protected]
Mathilde François
ICKY THUMP

Related Articles