La collection printemps–été 2026 de Walter Van Beirendonck est une odyssée poétique à travers le temps, où l’innocence de l’enfance se heurte à la dureté du monde. « Je veux rester ce garçon aux yeux pleins d’étoiles » — cette phrase d’ouverture donne le ton : préserver la lumière intérieure dans un monde qui s’assombrit. L’inspiration puise dans les blouses d’artistes, les smokings anciens et les costumes du XVIIIᵉ siècle portés autrefois par les jeunes aristocrates. Mais loin de toute reconstitution historique, le créateur propose un collage postmoderne audacieux, où le noble flirte avec le banal et le passé s’unit au futur.


Le soin du détail est remarquable : poignets surdimensionnés, grandes poches, boutons recouverts de tissu. La soie aérienne devient col romantique, tandis que des imprimés composés de photos de famille évoquent la fragilité des souvenirs. Les tissus et motifs, traversés de glitches numériques et de douceur florale, font penser à des marguerites surgissant au milieu des interférences. Les silhouettes sont ponctuées de badges, d’épingles et de fleurs en papier imaginées par Stephen Jones — entre instinct de survie, espoir et passion.
Chaque look est un choc maîtrisé, un chaos élégant. Les étoffes sont froissées, drapées, gonflées comme si le créateur avait joué avec elles jusqu’à atteindre une forme d’éclat poétique. Des ikats spécialement réalisés pour la collection introduisent un effet de distorsion, tandis que des artisans italiens triés sur le volet ont apporté une patine authentique au tout. Dans chaque silhouette brillent ces fameux « yeux d’étoiles » : symbole d’une foi enfantine dans un avenir meilleur, même au bord de l’effondrement.
La collection murmure : « Si tu es triste et que tu te demandes où sont passées les fleurs, regarde autour de toi ». Elles sont encore là, dans ces vêtements qui ondulent comme des fleurs sauvages, avec des yeux pleins d’étoiles.
Photos : Avec l’aimable autorisation de la marque