Avec sa collection « Étreinte » pour le printemps-été 2026, le designer londonien Saul Nash orchestre une chorégraphie de gestes où chaque vêtement devient une réponse au mouvement du corps. De retour à Milan, il poursuit son exploration du langage corporel en fusionnant sportswear, influences militaires, tailoring et sensualité. L’inspiration naît d’espaces où l’intimité masculine — physique, émotionnelle, fugace — prend forme.


Les vestes d’inspiration militaire à coupe cinétique se marient à des pantalons dont la taille ajustable peut être défaite pour élargir la silhouette, offrant une liberté de mouvement accrue. En contraste, des chemises boxy en cupro Bemberg™ à cols asymétriques et des sweats à capuche en mesh tricoté recyclé adoucissent les lignes traditionnellement masculines.
La palette douce de gris, jaunes pâles et violets délicats incarne cette dualité omniprésente entre rigidité et tendresse, entre protection et vulnérabilité. Le titre « Étreinte » fait écho à l’acte d’enlacer l’autre : des tops moulants ornés d’empreintes de mains sur la poitrine donnent l’illusion d’une étreinte.
Des ensembles en denim ISKO gravés au laser représentant deux corps enlacés traduisent visuellement cette interaction. Le vestiaire de Saul Nash évolue : costumes à capuche, manches amovibles, matières inspirées des survêtements iconiques du créateur signalent une maturité nouvelle du label.
Des boxers transparents à carreaux associés à des capes légères, portés avec des jockstraps, invitent à assumer une sensualité quotidienne. Un Henley en jersey de bambou stretch, moulant et doté d’une fermeture asymétrique dévoilant le téton, ose une séduction directe. Des pantalons en nylon ripstop recyclé se zippent entièrement le long de la jambe pour révéler une doublure en mesh aéré — laissant à chacun le choix de ce qu’il souhaite montrer.
Le look est complété par un sac bandoulière en nylon recyclé, dont la texture se froisse avec l’usure, un détail que l’on retrouve sur des gilets et des shorts utilitaires. Aux pieds : des modèles Reykjavik, Boston Nova et London de chez Birkenstock. Les lunettes sont signées Cubits.
Le défilé se tient dans une pièce aux rideaux rouges, où des duos d’hommes dansent une valse lente, sans que la nature de leur lien soit jamais précisée. Dans cette ambiguïté du mouvement partagé, Nash célèbre une forme de libération — une tension silencieuse où désir, intimité et mode s’unissent dans un dialogue profondément sensible.
Photos : Avec l’aimable autorisation de la marque