La nouvelle collection printemps–été 2026 d’Undercover pour hommes prolonge avec élégance le thème « but beautiful », introduit dans la ligne féminine automne–hiver 2025. Cette saison, Jun Takahashi adoucit les distorsions et l’asymétrie, livrant une réinterprétation plus portable mais tout aussi expressive de l’esthétique du label. Il conçoit des vêtements pour la vraie vie, où la poésie de l’étrangeté subsiste, mais résonne avec plus de douceur — comme une forme de rébellion devenue subtile.
La collection fait écho à la saison légendaire « But Beautiful » de 2004, célébrant les 35 ans de la marque à travers un prisme de nostalgie et de nouveauté. À l’époque, Takahashi s’inspirait des sculptures en peluche de l’artiste française Anne-Valérie Dupont. Aujourd’hui, il revient à ces références, les transposant dans un vestiaire adulte. Il oppose naïveté et maturité, douceur et force, en concevant des pièces qui semblent pensées pour une peluche, mais taillées pour la réalité quotidienne.
L’esprit philosophique de la collection est accentué par la bande-son du défilé : People Have the Power de Patti Smith, à la fois diffusée et brodée sur les vêtements, transformant la mode en manifeste. Autre dialogue visuel, la collaboration avec l’artiste galloise Emma Bennett insuffle aux vestes, blazers et shorts une mélancolie picturale à travers ses natures mortes sombres, résonnant avec les thèmes de l’enfance et de la mémoire.
Takahashi reste fidèle à son goût pour les paradoxes visuels : étiquettes apparentes, zips décalés, coutures et poches asymétriques rendent les silhouettes familières étrangement nouvelles. Même dans ses collaborations avec Champion, Dickies ou Vans, il infuse une touche de surréalisme, transformant les pièces utilitaires en objets de haute mode.
Un geste fort de la collection fut le retour du manteau rouge issu de la ligne féminine — réinterprété ici au masculin, avec la même charge symbolique de beauté et de résistance. Lors de la présentation, les mannequins ont partagé leurs impressions personnelles sur les vêtements, comme ce jeune homme impressionné par le confort des bottes qu’il portait depuis des heures.
Un moment à part : la capsule « Shepherd », clairement adressée à la génération Z, mais aussi aux fidèles des années 1990. Son esthétique oscille entre modernité et nostalgie, révélant toute la richesse et la diversité du public d’Undercover.
Photos : Avec l’aimable autorisation de la marque