Le samedi 24 mai, le 78e Festival de Cannes s’est achevé en beauté. Durant plusieurs jours, des réalisateurs talentueux ont présenté leurs œuvres, tandis que les célébrités ont foulé le tapis rouge avec glamour. Le jury a enfin tranché et récompensé ses favoris. Cette édition s’est révélée éclatante, stylée et captivante — voici tout ce qu’il faut retenir de l’événement !
Des innovations dans la sélection et la programmation
Cette année, la compétition officielle a réuni 22 films, avec une forte présence de genres audacieux : drames d’espionnage, films d’horreur sociale, fiction gothique… Le Festival s’ouvre progressivement à des œuvres qui allient suspense et réflexion philosophique.
Une autre particularité de cette édition : sa forte portée sociale. Le film d’ouverture, Partir un Jour de la réalisatrice Amélie Bonin, marque une première dans l’histoire du Festival : jamais une œuvre inaugurale n’avait été un premier film. Un choix qui souligne l’ouverture de Cannes aux jeunes talents et aux récits hors des sentiers battus.
Pour la deuxième année consécutive, le jury était présidé par une femme — Juliette Binoche. Actrice multi-récompensée en Europe, elle affiche clairement ses convictions : soutien au mouvement #MeToo, défense des droits humains et des questions migratoires. Sous sa direction, la sélection officielle a largement mis en lumière les thématiques sociales, féminines et les récits de traumatismes.
Palmarès : les lauréats
La Palme d’or a été attribuée au film Un Simple Accident du réalisateur iranien Jafar Panahi. Il s’agit de sa première œuvre après sa libération. Le récit suit un homme iranien, son épouse enceinte et leur fille, confrontés à un banal accident de voiture qui déclenche une série d’événements imprévus.
Condamné à plusieurs reprises pour son soutien aux manifestations de 2009 en Iran, Panahi avait été interdit de tournage pendant vingt ans. Il avait néanmoins continué à créer clandestinement. De la scène cannoise, il a déclaré que « la liberté dans son pays » restait son combat fondamental.
Le Grand Prix a été décerné à Valeur sentimentale du Norvégien Joachim Trier, salué pour sa profondeur émotionnelle. Le Prix de la mise en scène est revenu au Brésilien Kleber Mendonça Filho pour son thriller L’Agent secret. L’acteur Wagner Moura, héros du film, a été sacré Meilleur acteur.
Joachim Trier wears Dior Make up
Kleber Mendonça Filho, winner of Best Director’s Prize, was dressed in Berluti to the Closing Ceremony of the 78th Cannes Film Festival tonight.
Côté actrices, la Française d’origine maghrébine Nadia Melliti a été primée pour son tout premier rôle dans La Petite Dernière de Hafsia Herzi. Le prix du scénario a récompensé Jeunes Mères, écrit par les frères Dardenne.
Le Prix spécial du jury a été remis à Resurrection de Bi Gan. Le Grand Prix du jury a été partagé entre Sirât d’Oliver Laschet et The Sound of Falling de Masha Shilinsky. Enfin, la Palme d’or du court métrage est revenue à I’m Glad You’re Dead Now, signé par le réalisateur et acteur arabo-israélien Tawfeek Barhom — un titre provocateur qui a suscité débats et réflexions.
Avant-premières et projections spéciales
Parmi les films les plus attendus : Die My Love de Lynne Ramsay, un drame angoissant sur la dépression post-partum. Dans ce rôle intense, Jennifer Lawrence pourrait bien décrocher une nomination aux Oscars. Son personnage sombre dans la folie, enfermée dans une douleur viscérale, tandis que son compagnon (incarné par Robert Pattinson) lui offre un chien au lieu d’un réel soutien. Un film poignant et sans concession, inscrit en compétition officielle.
Les spectateurs ont également pu découvrir l’ultime volet de Mission : Impossible. Certains critiques estiment que les lois de la physique y sont largement contournées au profit d’un spectacle proche de la fantaisie. Une séquence d’action sous-marine d’une heure tient en haleine. Fait surprenant : Tom Cruise, discret, a fait une apparition sobre, sans hélicoptère cette fois.
Autre moment marquant : Scarlett Johansson a présenté son tout premier film en tant que réalisatrice. Eleanor the Great, un film indépendant, retrace l’amitié inattendue entre une femme de 94 ans et une jeune journaliste.
Les moments forts du Festival de Cannes 2025
Dès le premier jour, Robert De Niro a reçu une Palme d’or d’honneur pour l’ensemble de sa carrière, rejoignant ainsi le club très restreint des artistes récompensés par Cannes, Venise, Berlin et les Oscars.
Denzel Washington, également honoré, a reçu sa Palme d’or des mains de Spike Lee lors de la présentation de son nouveau film. Très actif sur les planches à New York, l’acteur de 70 ans n’a pu faire le déplacement que pour une journée.
Angelina Jolie, quant à elle, a marqué son grand retour à Cannes après 14 ans d’absence. Lors de la remise du Trophée Chopard, elle a rendu hommage aux artistes victimes de guerres et de conflits dans le monde entier.
Cette édition 2025 s’est aussi distinguée par un nouveau règlement vestimentaire : les tenues trop révélatrices ou volumineuses ont été proscrites sur le tapis rouge. Les looks autorisés incluent costumes, smokings, robes longues, robes cocktail, tailleurs élégants et escarpins. Les robes à traîne imposante, drapées ou fentes vertigineuses ont été refusées. Certaines stars, comme Heidi Klum, Bella Hadid, Wang Qianhui et Farhana Bodi, ont tout de même bravé le dress code.
Enfin, la cérémonie de clôture s’est tenue après une panne de courant majeure dans le sud-est de la France, probablement causée par un incendie criminel. À Cannes, l’électricité a été rétablie quelques heures seulement avant l’arrivée des stars sur le tapis rouge.