Home Mode Paris Fashion Week Printemps/Été 2018: Jour 8 À l’ombre des jeunes filles en fleurs

Paris Fashion Week Printemps/Été 2018: Jour 8 À l’ombre des jeunes filles en fleurs

by Manon Renault
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(Image vignette : final McQueen Par Sarah Burton)

À quel instant le temps s’est-il accéléré : les nuages ont viré au gris et les fragiles fleurs qui évoquaient les soirs d’été se sont dotées d’épines. Séduisantes, jeunes et belles : sans crier gare, les rides ont creusées nos fronts. La bomba de Jacquemus s’est peu a peu confrontée à la vie. Elles s’est pris de plein fouet une pluie d’épreuves et a découvert des endroits ou l’on construit des murs chez Liselore Frowjin. Abandon des fleurs: elles sont pleines d’épines. Désormais en Stella McCartney ou Hermès elle se complaît dans un vestiaire bourgeois sobre. Métaphore à traduire par : tout en continuant à se laisser bercer par l’été  en robe à volants chez Giambattista Valli, ou short taille haute et brassière légère chez Esteban Cortazar, les nymphes ont appris à se protéger des tempêtes. Des impairs sportwear chez Liselore Frowjin ou Shiatzy Chen. Parka et trench  recouvrent les souvenirs des robes légères chez Alexander McQueen. Si les robes se déchirent, elles finissent par disparaître au profit de costumes immaculés chez Hermès ou Valentin Yadashkin

Liselore Frowjin dénonce à coup avec une  jupe bombe atomique, t shirt imprimé et message inscrit en guise de maquillage la violence de l’actualité

 


Les inexorables nymphes de Giambattista Valli

Une collection inspirée par l’histoire d’amour entre deux artistes italiens Mario Schifano et Nancy Ruspoli. L’un est issu de la classe ouvrière, l’autre de l’aristocratie : résultat un vestiaire bourgeois bohème à l’italienne. Le soleil ne semble pas ternir les élans amoureux chez Valli dont les figures de lolitas et nymphes sont devenues la signature. Fleurs, transparence : la fraîcheur des premiers jours reste intact.  Une Dolce vita trop rose pour durer ?  On décèle dans les pulls à jacquard, les premiers signes du temps qui passe.

Shiatzy Chen : Mirage d’un dernier ballet

Aux robes brillantes, dentelles et accessoires roses , les capuches se sont ajoutées. Au fil des années , il faut apprendre à se protéger. Si elle garde ses chaussons de danse, la femme Shiatzy Chen n’en est pas moins indépendante . Une citadine à la garde-robe fonctionnelle qui allie avec panache robe et chapeau de pluie.

 

Alexander McQueen : figer les illusions de la jeunesse

Laine, colliers de perles et rose figées dans les talons en plexiglas de bottines punks. Sarah Burton travaille avec les démons, ADN de McQueen : la veste pied de poule est comme une réminiscence de « The Horn Of Plenty ».  Une collection 100%  anglaise : jardin de fleurs poudrées, tartan et story-telling à la Dickens. Car c’est bien d’une héroïne qui passe sa vie rongée par l’attente de l’amour dont il est question. Peu à peu elle se venge à coup de perfecto tout en restant séduisante : un piège aux hommes qui l’ont trahi. Éternelle mariée, les robes sont soigneusement délabrées et les bustiers viennent souligner les courbes féminines. Tombe la pluie, les jours s’en font « je demeure ». Un défilé poétique, une défilé McQueen

 

The Horn of Plenty: En 2009,  Alexander McQueen présente au Palais des sports de Bercy un défilé qui marquera l’histoire. Parmi les nombreuses références, il caricature le « chic français » à travers les tailleurs en tweed ou des talons si haut qu’ils sont impossibles à porter. (  voir doc Loïc Prigent )

 

Objet Mystère :  Stella McCartney en quête de l’effronterie adolescente

La robe aux imprimés wax; tonalité africaine; de McCartney montre qu’au milieu d’un vestiaire fonctionnel, chic et sans tâches, l’audace préserve sa place.


À quel moment a-ton oublier d’être léger, insouciant ?  Cette saison les créateurs nous ramènent à cette jeunesse pleine de promesses. Shorts tailles hautes, robes à volants, imprimés audacieux et quelques notes punk sauvages. Des millions d’années, est pourtant les même icônes pour un été léger.  À l’ombre des jeunes filles en fleurs, les Grées regrettent les années passé. Aux amours perdus, s’augmente des inquiétudes contemporaines. Costume chic et virginale ou robe plus suggestive : les maisons proposent leurs propres versions d’une féminité qui sans le dire, n’en pense pas moins.

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