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Yves Saint Laurent : Transparences, le pouvoir des matières

by pascal iakovou
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Le Musée Yves Saint Laurent Paris dévoile sa nouvelle exposition temporaire « Yves Saint Laurent : Transparences, le pouvoir des matières », du 9 février au 25 août 2024. Sous la direction d’Elsa Janssen et de la commissaire invitée Anne Dressen, cette exposition explore la relation intime qu’entretenait le couturier avec les matières diaphanes et leur capacité à révéler le corps féminin avec pudeur et sensualité.

Dès les années 1960, Yves Saint Laurent s’empare de matières légères comme la mousseline, la dentelle ou le tulle pour habiller les femmes de son époque. Grâce à leur caractère voilé et suggestif, ces étoffes deviennent le symbole de l’émancipation féminine chère au couturier. En révélant progressivement la peau sous des voiles de plus en plus fins, ses créations célèbrent le corps tout en préservant son mystère. Cette ambivalence entre pudeur et audace fait la signature du style Yves Saint Laurent.

Parmi les pièces majeures de l’exposition, la « See-Through Blouse » de 1968 stupéfia l’Amérique par sa transparence totale, tandis que la mythique « Nude Dress » enveloppait le corps d’une seconde peau de mousseline noire. Dessins et photos de défilés complètent ce parcours au fil des matières (dentelle, tulle, organdi…) pour décrypter la démarche créative du couturier. Sa virtuosité à réinventer le voile de mariée clôt ce voyage dans « l’art de la suggestion », pour reprendre les termes du couturier.

En résonance, des œuvres d’artistes comme Anne Bourse, Man Ray ou Picabia interrogent avec subtilité les frontières entre visibilité et invisibilité. Photographies et dessins évocateurs captent l’essence évanescente de ces silhouettes, à l’image du génie caméléon d’Yves Saint Laurent.

Cette exposition, fruit d’un travail de recherche minutieux mené par Elsa Janssen et son équipe curatoriale, offre aux passionnés une plongée sensorielle au cœur de l’atelier du couturier. En décryptant avec virtuosité son rapport charnel aux matières, elle célèbre la modernité d’un artiste qui continua, jusqu’à la fin de sa carrière, à libérer le corps féminin par le jeu des voiles.

Robe du soir portée par Danielle Luquet de Saint Germain, collection

haute couture automne-hiver 1968. Photographie de Peter Caine.

© Yves Saint Laurent © Peter Caine (Sydney)

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