Home ModeFashion Week Rencontre avec DaMo Wang : créer pour faire face à l’avenir

Rencontre avec DaMo Wang : créer pour faire face à l’avenir

by Manon Renault
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Accélération, développement, progrès: si un français devait vivre la révolution industrielle chinoise, il lui faudrait plus de 200 ans devant lui -une idée de l’urbaniste Paul Virrilio qui prouve que les évolutions ne connaissent pas les mêmes vitesses selon le lieu et les époques. La place de la créativité humaine dans tout cela ? La Chine n’est-elle qu’un livide ensemble d’algorithmes menés par le soucis de rentabilité ?  Depuis des années, l’Europe entretient une fascination ambivalente envers une Chine dont elle admire les traditions ancestrales. Soit un pays momifié et enfermé dans ses uses et coutumes. Pourtant la Chine avance, et se détache de l’image d’un pays ou la rigueur et la rentabilité sont les seules valeurs. La multiplication des jeunes créateurs et la place grandissante de la Fashion Week de Shanghai oblige à réviser les équilibres en termes de répartition des scènes créatives. Da Mo est un de ces jeunes créateurs qui désire défendre l’imaginiare- vu comme l’ascendant de la productivité; et lui donner une valeur primordiale.« Nous sommes là ! » voilà c’est que souhaite dire Da Mo aux Français. Le créateur porte une volonté farouche de partager une garde-robe pleine de couleurs et d’imprimés. Entre précision des coupes et jeux de volumes, c’est au rayon de la fantaisie libertaire que la marque Damo Wang tente d’inscrire dans ses collection.

À l’occasion de la Fashion Week, le créateur nous accueille dans son showroom parisien du 11 ième, et partage avec nous sa vision de la mode, et des manières dont elle circule. Humble, il souhaite simplement nous dire « Bonjour, je viens à votre rencontre ».

 

 

 

Le design de la légéreté

Damo Wang est lancé en 2015. Avant les vêtement c’est vers le design en général que se tourne Da Mo. Il découvre la mode à travers différentes marques féminines chinoises. Après des années à observer et a apprendre, il décide de débuter sa carrière. En Chine, lancer sa propre ligne demande une certaine audace et un courage particulier. Combatif et persévérant, il propose une ligne qui n’a rien d’un affront. Plutôt quelque chose de léger et d’amusant à porter. Rien qui ne soit la marque d’une injonction. « Je veux promouvoir une nouvelle image de la Chine, et prouver que des designers sont capables de proposer des vêtements de qualité, avec des styles élaborés. » La plupart des pièces se transforment grâce à une manipulation fine des tissus. Des capuches deviennent des rebords de veste, et des indémodables -tels que le trench, se modernisent à travers des détails.

Made For Everywhere

« Je suis quelqu’un à l’esprit complément ouvert, et je suis heureux si mes vêtements peuvent refléter ce mantra et inviter les personnes à moins se poser de questions. S’habiller doit être un plaisir ». Tout ce discours replace l’individu et sa volonté d’exister au centre de la création. Un travail d’autant plus difficile à porter pour le créateur quand l’image du Made In china hante constamment les échanges avec les Européens. « Pendant longtemps, la Chine a souffert de l’image endossée par le label Made in China. Alors la créativité est mon principal argument. La Chine ce n’est pas un copié/coller des autres styles. Il y a une histoire, des recherches. «  Beaucoup de travail autour du Jean pour une collection qui convoque un esprit de fête  » J’adore combiner ma vision de l’Europe, ou ma vision de la mode parisienne à mes propres collections. La mode est quelque chose de globale.  C’est une culture qui se partage et qui circule sans règles de limitations. Rien n’appartient à un pays en particulier (…). La France a le New Look (Dior) mais aujourd’hui, il a parcouru le monde entier et appartient à tous » 

Le Vichy , les rayures, les classiques de la garde robe n’ont plus à être qualifiés de tendances européennes, mais de tendances globales. Aujourd’hui Damo Wang débute sur la scène parisienne, animé d’une profonde volonté de rencontrer les français. Comprendre comment ses vêtements peuvent créer un dialogue. Le sceau de la légèreté et le travail des volumes trouvera sans doute un écho favorable, alors que la fashion week qui vient de s’écouler est décrite comme étant un appel d’air. Un besoin de frivolité.

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