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Actualité estivale du Château de Versailles

by pascal iakovou
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L’Opéra royal du château de Versailles

Inauguré en 1682 pour célébrer les noces du Dauphin – le futur Louis XVI – avec Marie-Antoinette, l’Opéra royal du château de Versailles accueille aujourd’hui une scène de spectacles programmant des artistes du monde entier. Ce lieu, habituellement accessible lors des représentations, sera exceptionnellement ouvert à la visite, du 2 août au 22 septembre. Les visiteurs pourront ainsi découvrir ce haut lieu de la musique baroque. Un impressionnant décor de scène, installé pour l’occasion, permettra de prendre toute la mesure de cette salle unique et de l’immensité de sa perspective scénique. 

Partie intégrante du Château, l’Opéra royal est l’exemple même du théâtre de cour. Il se distingue par ses agencements architecturaux, décoratifs, techniques et scéniques.

Commandé initialement à Jules Hardouin-Mansart en 1682, la construction de ce lieu de spectacle fut menée beaucoup plus tard par Jacques-Ange Gabriel. L’utilisation importante de bougies pour éclairer la salle rendait les représentations coûteuses et donc rares. Au XIXe siècle, l’Opéra royal fut lourdement transformé par Frédéric Nepveu pour y abriter le Sénat, lui faisant ainsi perdre sa vocation théâtrale.

En 2009, la scène de l’Opéra retrouve enfin sa première fonction : celle de divertir. Elle y accueille depuis une programmation aux influences baroques et propose opéras, concerts et ballets.

Un palais de marbre rehaussé d’or

Le 10 juin 1837, à l’occasion de l’inauguration des galeries historiques destinées à « toutes les gloires de la France », Louis-Philippe commande un somptueux décor de théâtre reflétant un palais de marbre. Cette œuvre, exécutée par Pierre-Luc-Charles Cicéri, décorateur de l’Opéra de Paris, atteint un impressionnant niveau de détails et trompe l’œil grâce à l’immense perspective qui s’offre à lui.

Transféré un temps au palais de Compiègne, le décor put enfin revenir à Versailles toutefois dans un état réduit. L’année dernière, le château de Versailles a confié la restauration de cet imposant décor au peintre Antoine Fontaine afin de le présenter lors de l’exposition « Louis-Philippe et Versailles ».

Plébiscité par les visiteurs lors de sa présentation, il sera de nouveau installé sur scène cet été pour illustrer la grandeur et l’audace des décors de théâtre réalisés au XIXe siècle.

Après 18 mois de travaux, le salon de la Paix retrouve son éclat d’origine

Après 18 mois de travaux, le salon de la Paix retrouve son éclat d’origine et réouvre ses portes au public, entièrement restauré à partir du 30 juillet 2019. Cette opération de restauration exceptionnelle est réalisée grâce au mécénat du Groupe Renault. 

Imaginé pour former un ensemble cohérent avec la galerie des Glaces et le salon de la Guerre, son pendant côté Nord, le salon de la Paix est né de la collaboration entre le Premier Architecte de Louis XIV, Jules Hardouin‐Mansart et son Premier Peintre, Charles Le Brun. Aménagée entre 1681 et 1686, la pièce se caractérise par son superbe décor de marbres polychromes agencé en lambris sur toute la hauteur des murs et enrichi de reliefs sculptés en plomb et en bronze dorés, couronné par un plafond peint par Le Brun scandé par des stucs dorés. Destiné à célébrer la paix, ce salon développe une iconographie des actions civiles et militaires du Roi.

« Ce salon qui, par-delà les siècles, célèbre la paix, demeure l’allégorie du rayonnement de la France dans le monde », Catherine Pégard, présidente du château de Versailles.

Initiée en 2017, la restauration a eu pour ambition de redonner au Salon une apparence rendant hommage au génie de ses créateurs.

UNE RESTAURATION NECESSAIRE 

Le salon de la Paix nécessitait une intervention urgente en raison de l’état de vetusté avancé des marbres et des peintures. Celles-ci souffraient de soulèvements de la couche picturale et avaient été largement repeintes lors de la dernière restauration datant des années 1950, rendant aujourd’hui méconnaissable l’œuvre originale. L’intervention sur ce salon a porté sur la restauration fondamentale des peintures, la remise en état des décors d’architecture et une mise en lumière de l’ensemble. Réalisée sous la maîtrise d’œuvre de Frédéric Didier, architecte en chef des monuments historiques, ce chantier permet de redonner au décor monumental du château de Versailles toute sa cohérence et sa lisibilité.  Sa réouverture contribue à la valorisation des Grands Appartements et s’incrit dans la continuité du programme de restauration mené par le château de Versailles depuis plusieurs années.

LE SALON DE LA PAIX, UNE CREATION EXCEPTIONNELLE

Symbole de l’excellence des savoir-faire français du XVIIe siècle, le salon de la Paix est le fruit de l’étroite collaboration entre le Premier Architecte du Roi, Jules Hardouin‐Mansart et le Premier Peintre du Roi, Charles Le Brun. Il fut décoré entre 1681 et 1686 en même temps que la galerie des Glaces contiguë, et conçu pour ne former qu’un seul espace monumental se développant sur plus de 90 mètres de long en comptant le salon de la Guerre. Il se caractérise par un somptueux décor de marbres polychromes précieux : Sarrancolin, vert Campan, Campan grand mélange, Rance et blanc de Carrare…

Œuvre de Charles Le Brun et de son atelier, la coupole du plafond est couverte d’une composition peinte, riche en symboles, représentant les bienfaits de la paix apportée par la France sur l’Europe, dont la subdivision est semblable à celle du salon de la Guerre, clôture ainsi le cycle de l’Histoire du Roi, qui s’était développé majestueusement dans la Grande Galerie. Les stucs entourant le plafond furent exécutés par les sculpteurs Jean‐Baptiste Tuby et Pierre Mazeline.

Le Salon fut rapidement réintégré à l’appartement de la Reine, dont il devint le salon des Jeux. Dès lors séparé de la galerie des Glaces par une cloison, son décor ne fut totalement achevé qu’en 1729, lorsque François Lemoyne livra le grand portrait de Louis XV apportant la Paix à l’Europe, placé au‐dessus de la cheminée.

DES TRAVAUX INDISPENSABLES

Un étude préalable, conduite sous la direction de Frédéric Didier architecte en chef des monuments historiques, a mis en évidence les dégradations significatives des marbres, stucs, bronzes, miroirs et peintures malgré l’état relativement authentique de la pièce. À la nécessité d’une restauration s’est ajouté le problème des réseaux techniques, souvent obsolètes. La problématique était donc double : préserver, restaurer et mettre en valeur la salle tout en modernisant les équipements et assurer leur discrétion.

  • Les marbres : Les marbres de plafonnage, dont les fixations étaient corrodées par l’humidité, présentaient des lacunes et des déformations, aujourd’hui corrigés.  Traités en conservation et nettoyés avec soin avant d’être cirés, les marbres d’origine ont retrouvé leur finition saturée et leur éclat.
  • Le décor peint : Une part importante de la restauration a porté sur le dégagement de l’œuvre originale et de la couche de repeints de 1814, c’est‐à‐dire la suppression de l’intervention très couvrante, parfois caricaturale et chromatiquement fausse des années 1950. Les équipes ont ensuite procédé aux retouches illusionnistes des usures et des lacunes, à l’harmonisation des repeints anciens et enfin, au vernissage.
  • Les stucs et plombs dorés : Maladroitement vernis lors d’une précédente restauration, les stucs et plombs dorés ont été nettoyés, consolidés et leur dorure reprise, ce qui leur permet de retrouver une harmonie parfaite.
  • Les bronzes et les miroirs : Les miroirs les plus altérés par des casses et des graffitis ont été remplacés par des miroirs anciens au mercure tandis que les baguettes de bronze faisaient l’objet d’une remise en ordre. Les grands trophées des trumeaux, chefs d’œuvre de la Ladoyreau, ont été traités en atelier pour restaurer leur dorure au mercure altéré par des interventions précédentes trop brutales.
  • L’éclairage : La mise en lumière de la pièce a été effectuée selon différents niveaux de lecture : un éclairage historique par le lustre renforcé par un éclairage muséographique permettant une mise en valeur précise des peintures. Le lustre est désormais équipé de bougies LED selon le modèle mis au point par la maison SWAROVSKI pour Versailles.

Grand Appartement de la Reine

Les visiteurs du château pourront, aussi accéder à nouveau au Grand Appartement de la Reine, fermé depuis janvier 2016, dans le cadre d’opérations techniques nécessaires pour la mise en sécurité et en sûreté du corps central Sud du Château. Des dispositions indispensables et de grande ampleur ont été prises pour préserver le public et les collections d’un risque incendie. Une modernisation du traitement climatique a également été menée, afin de protéger les œuvres des variations de température et du taux d’humidité. Ces systèmes performants sont aujourd’hui totalement dissimulés aux yeux des visiteurs.

Profitant de ces opérations, des chantiers de restauration patrimoniale ont également été conduits sous la direction de Frédéric Didier, architecte en chef des Monuments historiques et des équipes du musée national des châteaux de Versailles et de Trianon. Ainsi, la salle des Gardes de la Reine a retrouvé la magnificence de son décor, grâce au mécénat des American Friends of Versailles et de la Société des Amis de Versailles. Dans la chambre de la Reine, les restaurateurs ont également pu mettre au jour l’apparence originale du spectaculaire décor rocaille, qui retrouve ainsi toute sa lisibilité et sa virtuosité.

C’est donc à une réelle redécouverte de l’Appartement de la Reine que les visiteurs sont conviés aujourd’hui.

Un lieu emblématique du château et de la vie de cour

Les Grands Appartements des souverains sont les lieux de vie officielle et publique. Ouverts à tous les visiteurs, dès la création du Château, toutes les obligations du couple royal s’y déroulent, qu’elles relèvent de l’Étiquette (cérémonies en public du Grand et Petit Lever, du Petit et du Grand Couvert, …), de la politique de l’État (réception des Ambassadeurs…), ou encore de la religion. C’est dans ces espaces que se tiennent également toutes les audiences publiques, les présentations de courtisans à la cour, et certaines festivités (bals, soirées d’appartement…). Le roi et la reine ont chacun un appartement d’apparat, respectivement côté Nord et Sud de la résidence royale. Les courtisans se rendent chez la Reine en empruntant le monumental Escalier de la Reine, cœur de la vie quotidienne du Château, puisqu’il dessert, dès 1680, à la fois les appartements du Roi et ceux de la Reine.

Initialement disposé en symétrie du Grand Appartement du Roi, le Grand Appartement de la Reine a été aménagé simultanément à partir de 1672. Quoique légèrement amputé par la création de la galerie des Glaces en 1678, l’appartement de la souveraine offre toute l’enfilade nécessaire à la représentation officielle : une salle des Gardes, deux antichambres, une chambre de parade et un grand cabinet.

Aujourd’hui, le Grand Appartement de la Reine se compose de quatre pièces, qui se découvrent dans le sens inverse de l’ordre voulu par l’étiquette. Il s’agit de l’un des espaces les plus spectaculaires et les plus populaires du château de Versailles, accueillant plus de 8 millions de visiteurs annuels.

Une intervention nécessaire

Travaux menés à partir de janvier 2016 jusqu’en février 2019.

Après des travaux urgents réalisés dans le cadre de la phase 1 du schéma directeur de rénovation du château de Versailles acté en 2003 par le Ministère de la Culture et de la Communication, cette opération a marqué le démarrage de la phase 2. Celle-ci a concerné la rénovation de tous les réseaux techniques, la mise en sécurité et l’amélioration des conditions de sûreté des Grands Appartements de la zone Sud du corps central du château de Versailles : c’est-à-dire les appartements du Dauphin et de la Dauphine, le Grand Appartement de la Reine, les Petits Appartements de la Reine et ses cabinets, l’appartement de Madame de Maintenon, ainsi que la salle du Sacre, la salle du Pape et l’attique Chimay au sein du musée d’Histoire de France. Un traitement climatique partiel a également été mis en œuvre  pour améliorer les conditions de conservation des décors et des collections.

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