Pour la pré-collection printemps–été 2026, Courrèges nous invite à sortir du “cube blanc” pour plonger dans le rythme vibrant des rues parisiennes. Cette saison, le directeur artistique Nicolas Di Felice s’efface volontairement, laissant carte blanche à son équipe et à sa communauté pour s’exprimer librement. La campagne de la collection s’inspire du phénomène des « miroirs de Paris » sur les réseaux sociaux — ces selfies captés dans les reflets de vitrines et de façades vitrées. Dix-huit figures de la scène créative, de Apolline Rocco Fohrer à Nastassia Legrand et Samuel Eli, se fondent dans les reflets de l’architecture, les graffitis, les détails du quotidien urbain — et la mode elle-même.
La collection s’inscrit dans le paysage poétique et chaotique de la capitale, en équilibre subtil entre élégance et réalisme. Di Felice joue avec les formes et les fonctions : le trench classique se métamorphose, sa ceinture et sa boucle devenant des ornements sur des tops, des pantalons et des vestes. Les t-shirts masculins à manches inspirés de 1964 côtoient des robes polo longues qui mêlent passé et présent. Le mini-pied-de-poule devient une jupe-short polyvalente, tandis que les jupes longues s’allient à des t-shirts d’allure sportive.
Les frontières entre masculin et féminin, entre vêtement de travail et minimalisme sportif, s’estompent avec audace. Le nouvel accessoire de la saison, le sac souple Strip à rabats magnétiques, ajoute une touche à la fois utilitaire et raffinée. Les escarpins à petit talon et les bottes-gants inspirés des années 60 prolongent cette légèreté. La palette chromatique — menthe translucide, rose poudré et beige bon ton — évoque un été que l’on porte au quotidien.
Photographiée sans mise en scène, à main levée et souvent en angle, la collection capture cette sincérité visuelle qui a toujours lié Courrèges à l’esprit des rues — et au vrai Paris.
Photos : Avec l’aimable autorisation de la marque