Il y a dans chaque flacon de Cos d’Estournel quelque chose de l’attente et du mystère. Dix ans après sa naissance, le millésime 2015 revient aujourd’hui dans un écrin de bois aussi sobre qu’élégant, symbole d’un rendez-vous entre le temps, la matière et la main de l’homme. Cette seconde édition limitée invite à la dégustation comme à la méditation : trois bouteilles précieusement gardées au château, offrant au vin la chance rare de se parfaire avant de se livrer.
Sous la lumière douce d’un chai silencieux, le Cabernet Sauvignon (75%) et le Merlot (23,5%), ponctués d’un souffle de Cabernet Franc, se sont affinés patiemment, révélant aujourd’hui la grâce d’un vin arrivé à son apogée d’expression. Dans le verre, la robe sombre accroche la lumière ; le nez, lui, s’ouvre sur des épices suaves, un cœur de fruits noirs et une touche de cèdre. En bouche, le vin s’étire longuement : ample, opulent, d’une précision soyeuse, il déploie toute la noblesse de son terroir de Saint-Estèphe, avec cette tension élégante propre aux grands Cos.
Ce 2015 porte la mémoire d’une année homogène, d’une nature bienveillante et d’un travail minutieux où chaque parcelle fut choyée. La rigueur de la sélection, ne retenant que 39 % de la production, confère à ce vin une pureté remarquable, presque musicale.
Cos d’Estournel, c’est plus qu’un domaine : c’est un voyage des sens. Entre Orient et Médoc, les Pagodes du Château, la porte de Zanzibar et les souvenirs de son fondateur Louis-Gaspard d’Estournel, le “Maharadjah de Saint-Estèphe”, composent une légende où le vin se fait émotion.
Aujourd’hui, cette édition anniversaire ne célèbre pas seulement un millésime : elle célèbre le temps lui-même — celui de la maturation, de l’attente, et de la révélation. Chaque gorgée rappelle ce que l’hédonisme a de plus pur : l’art de savourer la lenteur.








