Home ModeFashion WeekLA CAGE SS26 — The Lost Songs : entre docu-fiction onirique et errance mythologique, une élégie textile aux vagabonds sublimes

LA CAGE SS26 — The Lost Songs : entre docu-fiction onirique et errance mythologique, une élégie textile aux vagabonds sublimes

by pascal iakovou
0 comments

Sous un soleil californien presque irréel, The Lost Songs, collection SS26 de LA CAGE, réinvente le récit du vagabond sublime. Guidée par la figure d’Eden Ahbez, poète et musicien oublié, la marque imagine un vestiaire comme un film inachevé : celui d’un homme errant, mi-sage, mi-chanteur, dont la garde-robe capte le souffle de la route, les rites disparus et les légendes textiles.

Victoria Baia et Victor Koehler, fondateurs de LA CAGE et finalistes du Festival de Hyères en 2024, livrent une collection-hommage à cette silhouette proto-hippie, découpée sous le “L” de Hollywood. Ils invoquent une Amérique fantasmée, filtrée par la lumière surexposée des années 60, et racontent le destin d’un Wanderer qui rit avec ceux qui ne le comprennent pas. La mode devient ici mémoire altérée, costume rituel, fable visuelle.

Les vêtements prennent la forme de souvenirs textiles : tuniques inspirées des traditions amérindiennes, shorts usés façon boy scout, vestes à médaillons cousus comme des gri-gris cueillis en chemin. Chaque pièce semble porter une histoire, un talisman, un passé rêvé. L’uniforme militaire — code récurrent chez LA CAGE — est ici réécrit comme un uniforme de cérémonie intime, traversé par le pacifisme et la liberté.

Fabriquée en France, la collection articule couture artisanale et narration cinématographique, dans un esprit de docu-fiction délicatement mélancolique. La silhouette s’allonge, flotte, se défait des contraintes formelles pour se laisser traverser par la mémoire collective. Il ne s’agit plus de s’habiller, mais de porter une légende, celle des “errants magnifiques”.


The Lost Songs ne prétend pas restaurer le passé, mais le réactiver. Dans ce vestiaire libre, LA CAGE insuffle à chaque couture la possibilité d’un récit. La mode, ici, devient littérature portable — fragment de biographie imaginaire suspendu entre rêve et défilé.

Related Articles