Sous les moulures feutrées de son appartement privé du 26, place Vendôme, la Maison Boucheron a accueilli la cérémonie du Prix Yishu8 France 2025, un moment suspendu où l’art contemporain dialogue avec la haute joaillerie. Fidèle à son rôle de mécène et partenaire depuis 2018, la Maison réaffirme son attachement à la création émergente et à la rencontre des cultures, dans un esprit d’ouverture cher à sa fondatrice visionnaire.
Ce prix, créé par Christine Cayol en 2011 au sein de l’association Yishu8, encourage les échanges artistiques entre la France et la Chine. Chaque année, trois jeunes talents français du monde de l’art contemporain sont distingués et invités à une résidence de deux mois à la Maison des Arts de Pékin, un pavillon traditionnel face à la Cité interdite. Là-bas, ils plongent dans un nouvel horizon culturel, confrontent leurs imaginaires et enrichissent leur pratique d’une sensibilité nouvelle — un écho parfait à la philosophie de Boucheron, où la création se nourrit de liberté et de curiosité.
Pour cette édition 2025, le jury a distingué trois artistes dont les univers, bien que distincts, partagent une même quête de poésie, de mémoire et de présence.
Tudi Deligne, artiste et chorégraphe franco-suisse, explore depuis quinze ans la mécanique du regard et du mouvement. Entre pastel, fusain et encre, ses œuvres capturent des figures suspendues, dansantes, presque immatérielles — des fragments de gestes où l’art visuel devient chorégraphie silencieuse.
Brune Doummar, née en 1995, tisse quant à elle un dialogue entre héritage familial et mémoire culturelle. Issue d’une double appartenance franco-moyen-orientale, elle transforme ses souvenirs en peintures habitées par la fragilité du souvenir. Sa pratique du cerf-volant comme “peinture du ciel” ou de l’ombre portée fait de chaque œuvre un rituel poétique entre transmission et effacement.
Esther Imard, enfin, puise dans le monde du théâtre son regard pictural. Formée aux Beaux-Arts et active à l’Opéra de Paris, elle peint la présence humaine dans l’éphémère, entre lumière et silence. Son projet de théâtre d’ombres chinoises prolonge cette réflexion sur l’intimité et le mouvement, rejoignant par sa délicatesse l’esprit du prix Yishu8.
Dans l’atmosphère intime du lieu, entre dorures vendômiennes et éclats d’émeraudes, cette rencontre entre art et joaillerie a révélé un fil commun : celui du dialogue sensible entre la matière et la lumière, entre geste artistique et regard intérieur.
En accueillant ces artistes, Boucheron confirme son rôle de passeur entre les cultures, fidèle à sa vocation d’ouvrir la création à tous les horizons. À la croisée des arts, la Maison inscrit ce partenariat dans la durée, comme une conversation continue entre l’audace contemporaine et l’héritage.


