Le chic parisien prend ses quartiers au 1 Wall Street. Dans l’immeuble néo-art déco de 1931, jadis siège de la Bank of New York, Poiray dévoile son premier point de vente américain au cœur du Printemps New York : un flagship de 5 000 m² repensé par l’architecte Laura Gonzalez comme un pied-à-terre parisien — parquet de chêne, marbre veiné et lumière zénithale se mêlent à l’énergie verticale de Manhattan.
Le Boudoir : un salon joaillier feutré
Installée dans le Boudoir, zone la plus intimiste du magasin, la maison place ses collections au sein d’un décor d’appartement haussmannien : moulures aériennes, miroirs biseautés et fauteuils enveloppants composent un cocon pensé pour des rendez-vous privés et des expériences sur mesure. C’est ici qu’est présentée en avant-première new-yorkaise la ligne Dune, ondulation d’or et de diamants hommage aux mouvements du sable.
Graphisme Art déco et féminité plurielle
Depuis 1975, Poiray revendique une féminité libre et joyeuse, traduite en codes Art déco assouplis : bracelets Ma Première à cadrans interchangeables, bagues Cœur Entrelacé ou Tresse, autant de pièces complices qui s’ajustent au rythme de vie contemporain. L’adresse new-yorkaise prolonge cette vision : élégance souple, jeux de couleur et de lumière, modularité.
Un nouvel élan stratégique
Rachetée en 2023 par Thierry et Arnaud Gillier – artisans du succès de Zadig & Voltaire – la maison s’offre une plate-forme internationale : après Dubaï et Genève, New York cristallise la volonté de conquérir les capitales créatives tout en préservant un savoir-faire parisien. Le Printemps, qui inaugure là son premier magasin hors Europe, partage cette ambition de diffusion du luxe hexagonal.

Lecture experte
Ce « Boudoir » new-yorkais n’est ni corner standard ni boutique autonome, mais salon d’initiés, à la croisée du retail expérientiel et de l’adresse privée. Poiray capitalise sur l’appétence des consommatrices US pour le bijou modulable et sur le regain d’intérêt pour l’Art déco dans la joaillerie contemporaine. L’alliance avec le Printemps, acteur éditorial du “French Art de Vivre”, renforce la narration : le luxe parisien sait parler un idiome global sans renier ses racines.
À quelques pas de la Bourse de New York, Poiray insuffle donc une note exquise et féminine à l’épopée du retail français outre-Atlantique, prouvant que l’audace graphique et la délicatesse émotionnelle peuvent défier les gratte-ciel.

