Home ModeSandro : l’ancrage sud-américain, de la Baja California aux Andes

Sandro : l’ancrage sud-américain, de la Baja California aux Andes

by pascal iakovou
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Il s’opère parfois, dans la cartographie du style parisien, des glissements géographiques qui racontent plus qu’une simple stratégie commerciale. En cette fin d’année 2025, Sandro ne se contente pas d’ouvrir des portes ; la Maison dessine une diagonale continentale, reliant la chaleur minérale de la péninsule mexicaine à la rigueur urbaine du Chili. Ce déploiement simultané à Los Cabos et Santiago marque une accélération notable de la présence française en Amérique Latine, non par une occupation massive, mais par une sélection précise de lieux de vie où l’architecture et le paysage dialoguent avec le vêtement.

À Los Cabos, l’implantation relève de l’escale curatée. Loin des galeries marchandes aseptisées, c’est au cœur d’Ánima Village que la Maison a choisi de s’établir début décembre. Le lieu impose son rythme : entre montagne et mer, l’architecture s’organise en patios et pavillons, jouant sur des tonalités terracotta qui absorbent la lumière crue de la Baja California. Dans cet écrin de 159 mètres carrés, l’agencement intérieur reprend les codes globaux de la griffe — lignes contemporaines et matières nobles — tout en s’inscrivant dans la vernaculité d’un espace conçu comme un lieu de contemplation autant que de commerce. Ce vingt-et-unième point de vente mexicain, opéré avec Retail Fashion Group, confirme que le luxe contemporain cherche désormais à capter sa clientèle dans ses moments de villégiature et de respiration.

Plus au sud, c’est une tout autre atmosphère qui a accueilli la première adresse chilienne de la marque. À Santiago, au sein du Parque Arauco, l’espace de 142 mètres carrés s’insère dans le district de luxe de la capitale. Ici, la démarche est urbaine, statutaire. En partenariat avec Leuru Group, cette ouverture ne constitue pas un acte isolé mais le maillon d’une chaîne logistique et esthétique qui se consolide. Après Buenos Aires en octobre dernier, et avant les prochaines étapes annoncées au Paraguay et en Uruguay, Sandro tisse une toile cohérente sur le cône sud, accompagnant une clientèle locale et internationale dans ses pérégrinations transfrontalières.

Cette double actualité illustre une maturité dans l’exportation du « soft power » parisien. Il ne s’agit plus d’imposer une vision unilatérale, mais d’intégrer des écosystèmes locaux — le « resort » culturel mexicain d’un côté, le hub économique chilien de l’autre. En occupant ces terrains, Sandro valide l’attractivité persistante du marché sud-américain pour les acteurs du luxe accessible, transformant chaque boutique en une ambassade discrète de l’élégance rive droite.

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