C’est un retour aux sources d’une élégance rare, une boucle temporelle qui se referme sur les pavés de la Ville Éternelle. Samedi dernier, Rome n’était pas seulement le décor d’une soirée mondaine, mais le cœur battant d’une histoire débutée en 1945. Brioni, la Maison qui a habillé les légendes – de l’agent 007 aux icônes d’Hollywood – a célébré ses 80 ans avec une retenue magistrale, prouvant que le véritable luxe ne crie pas, il chuchote.
Un Dialogue avec la Renaissance
Pour marquer ce jalon historique, la Maison romaine a investi le Chiostro del Bramante, chef-d’œuvre architectural de la Renaissance conçu par Donato Bramante. Le choix du lieu résonne comme un manifeste : lier l’excellence sartoriale à l’histoire de l’art. Sous les arches spectaculaires et les plafonds ornés de fresques, la soirée s’est déployée dans une atmosphère onirique.
Loin des projecteurs agressifs des fashion weeks traditionnelles, la scénographie a privilégié une « lumière douce et diffuse », sculptant l’espace en clairs-obscurs dramatiques. Une mise en scène picturale qui rappelait que Rome, berceau de beauté et d’histoire, demeure la muse inépuisable de la marque. C’est dans ce cadre, où le temps semble suspendu, qu’un dîner de gala exclusif a réuni un cénacle restreint de 80 invités, soulignant l’intimité et l’exclusivité chères à la Maison.
L’Allure Cinématographique
Si Brioni est née à Rome, son aura a très vite traversé l’Atlantique, portée par une relation privilégiée avec le septième art. Née dans les studios de Cinecittà avant de conquérir Hollywood, la marque a toujours été le tailleur des hommes d’influence et de charisme. Cette filiation s’est incarnée samedi soir par la présence d’une nouvelle garde d’esthètes.
Autour des tables, on retrouvait des figures du cinéma contemporain telles que Regé-Jean Page, dont l’élégance naturelle fait écho aux grandes heures du « power dressing », mais aussi Lee Soo-Hyuk, Luca Argentero, Sean Teale ou encore l’incontournable Isabella Ferrari. Un casting éclectique qui témoigne de la capacité de Brioni à traverser les époques sans prendre une ride, habillant le gentleman moderne avec la même pertinence qu’il habillait les espions de Sa Majesté.
Voyage au Cœur de la Matière
L’événement ne s’est pas contenté d’être une célébration sociale ; il fut une véritable rétrospective immersive. Articulée en trois temps, l’exposition proposée aux convives a tracé un trait d’union entre le passé, le présent et le futur de la Maison.
Une vidéo retraçant 80 ans d’excellence a servi de fil conducteur, mais l’émotion résidait dans les détails tangibles. Sur des tables d’archives, les invités ont pu découvrir des reliques de cette ascension fulgurante, notamment la plaque du tout premier magasin de la Via Barberini. Ce voyage sensoriel a rappelé que Brioni fut la première Maison masculine à organiser un défilé, une audace qui, huit décennies plus tard, continue d’irriguer ses collections. Entre héritage et modernité, Brioni a confirmé samedi soir que son cœur bat toujours au rythme de Rome.





























