Janvier à Paris a cette particularité de n’être tolérable que par la promesse dorée qu’il transporte : celle de l’Épiphanie. C’est le moment où la morosité hivernale se fracasse contre le feuilletage croustillant des galettes. Dans cette course à la fève qui agite la capitale, Christophe Michalak s’impose une nouvelle fois non pas comme un simple pâtissier, mais comme un architecte du goût. Pour l’édition 2026, l’ancien chef du Plaza Athénée orchestre une partition qui oscille entre l’hommage vibrant à sa Provence natale et sa signature « rock » indélébile, bousculant les codes sans jamais trahir la gourmandise.
Le Sacre de la Matière : La Galette Amande de Provence
Il y a dans la simplicité une forme d’arrogance que seuls les grands techniciens peuvent se permettre. Avec sa Galette Amande de Provence, Michalak revient à l’essentiel, mais un essentiel sublimé. Ici, pas de fioritures inutiles : le secret réside dans une pâte feuilletée caramélisée, signature de la Maison, qui offre cette mâche si particulière, à la fois friable et résistante.
Le cœur de cette création abrite une crème amandine fondante, réalisée exclusivement avec des amandes de Provence, un choix de sourcing qui confère à la frangipane une puissance aromatique rare et une texture soyeuse. Pour parfaire cette architecture, le chef ajoute un crumble croustillant en finition, apportant ce jeu de textures qui réveille le palais. Une interprétation puriste, proposée à 48 euros pour 6 à 8 convives, qui rappelle que le luxe est avant tout une affaire de produit.
L’Hybride Audacieux : Quand le Millefeuille se fait Roi
Si la tradition rassure, l’audace captive. Christophe Michalak signe cette année une création hybride qui trouble les sens : la Galette Millefeuille. Visuellement, c’est un trompe-l’œil graphique ; gustativement, c’est une bombe. Sous la même pâte feuilletée caramélisée, la crème amandine se voit constellée de pépites de chocolat noir.
Mais le véritable twist réside dans le topping : une ganache chocolat noir et vanille qui vient napper le dessus de la galette, dessinant les marbrures caractéristiques du millefeuille classique. C’est une rencontre au sommet entre deux monuments de la pâtisserie française, vendue 55 euros, destinée aux esthètes qui refusent de choisir entre le chocolat et l’amande.
L’Appel du Sud : Brioches des Rois et Trésors Confits
Fidèle à ses racines, Christophe Michalak n’oublie jamais que l’Épiphanie, au sud de la Loire, se célèbre en brioche. Sa Brioche des Rois classique est une véritable carte postale de la Provence. Sur une base de brioche vendéenne moelleuse, le chef déploie un nappage à l’abricot et une pluie de fruits secs : noisettes, pistaches et amandes hachées.
Le détail qui change tout ? L’utilisation des fruits confits de la Confiserie Lilamand à Saint-Rémy-de-Provence, une institution séculaire dont le savoir-faire garantit des fruits gorgés de soleil et non de sucre saturé. À 40 euros, c’est un morceau de soleil en plein hiver parisien.
Pour les palais en quête d’opulence, la collection s’enrichit d’une Brioche des Rois façon Paris-Brest. Imaginez une brioche vendéenne imbibée d’un sirop à la noisette, fourrée d’une crème mousseline praliné noisette et cachant un cœur coulant praliné noisette. Proposée à 55 euros, cette version « porn food » chic s’adresse aux inconditionnels du praliné.
Les créations sont disponibles dans l’ensemble des boutiques parisiennes de la Maison, du Marais à Saint-Germain-des-Prés, en passant par le Faubourg Poissonnière.






