Oubliez les clichés du « shot » hâtif accompagné de sel et de citron vert. En cette fin d’année, le paysage des spiritueux révèle une sophistication inouïe, où le terroir de Jalisco se déguste avec la même révérence qu’un grand cru de Bourgogne. Deux maisons, deux philosophies, mais une même quête d’absolu : d’un côté, Código 1530, gardienne d’un secret familial séculaire au cœur de Los Bajos ; de l’autre, Altos, l’enfant terrible né de la rencontre entre la tradition mexicaine et la scène cocktail londonienne. Plongée dans l’agave, de la terre au verre.
Código 1530 : Le Privilège de la Confidentialité
Il est des spiritueux qui se murmurent avant de se déguster. Longtemps, Código 1530 n’a existé que sous l’appellation de « tequila privado », une réserve confidentielle consommée exclusivement par quelques familles mexicaines et transmise depuis cinq générations. Ce n’est pas un produit de masse, c’est un héritage.
Produite à Amatitán, cette tequila ultra-premium incarne une pureté ascétique : de l’agave mûr, la levure naturelle locale et une eau volcanique pure. Rien d’autre. Pas d’additifs, pas de colorants. Mais là où la maison signe sa singularité, c’est dans son dialogue inattendu avec l’œnologie. Contrairement aux usages classiques, le vieillissement s’opère exclusivement en fûts de chêne français de la Napa Valley ayant contenu du Cabernet Sauvignon.
Le résultat est une gamme d’une complexité rare. Si le Blanco (54,90€) joue la carte de la minéralité pure et du poivre blanc , l’Añejo (145,50€), vieilli 18 mois, séduit par sa robe ambrée et ses notes de fruits mûrs, héritage direct de ces fûts toastés. Au sommet de cette pyramide gustative trône l’Origen (400€), un Extra Añejo de 6 ans d’âge qui trouble les frontières, offrant un bouquet de figues confites et de moka digne des plus grands cognacs. Un détail de puriste ? Le bouchon en métal, frappé de la croix Código, conçu pour marquer vos glaçons d’un sceau d’élégance.
Altos : La Pierre de Tahona et l’Esprit Bartender
Changeons d’altitude pour rejoindre Arandas, dans les Hautes Terres de Jalisco, là où le sol argileux rouge forge des agaves aux profils fruités et floraux. Ici, la démarche est différente, née d’une vision pragmatique et passionnée : celle de Dré Masso et Henry Besant, deux figures de la mixologie londonienne, associés au maître distillateur Jesús Hernández.
Altos n’est pas seulement une tequila, c’est un outil de précision taillé pour la création. Élue meilleure tequila pour cocktails quatre années consécutives par Drinks International, elle réhabilite des méthodes ancestrales que la modernité avait parfois effacées. La cuisson lente en fours de brique et, surtout, l’usage de la pierre de tahona — une meule volcanique de deux tonnes pour le broyage — confèrent au liquide une texture et une rondeur inimitables.
La gamme se veut accessible mais intransigeante. L’Altos Plata (26,50€), non vieillie, est une ode à la fraîcheur avec ses notes d’agave cuit et de citron vert, idéale pour sublimer un Paloma. Sa consœur, l’Altos Reposado (39€), s’offre un repos de deux mois en fûts de bourbon artisanal, développant des arômes gourmands de caramel blond et d’amande grillée.
L’Heure du Choix
Entre l’héritage « privé » de Código 1530, qui revendique un niveau de qualité atteint par moins de 1% des producteurs mondiaux , et l’authenticité vibrante d’Altos, pensée pour réinventer la mixologie durable, le choix ne dépend que de l’instant.
Pour les esthètes en quête de dégustation pure, les références Código 1530 seront à dénicher chez les cavistes partenaires. Pour les amateurs de cocktails désireux de maîtriser l’art de la Margarita ou du Paloma à domicile, Altos se rend disponible plus largement, notamment chez Carrefour pour la version Plata. Une fin d’année sous le signe de l’agave, à consommer, naturellement, avec la plus grande modération.






