Lorsque l’horlogerie dialogue avec le cosmos, l’exercice de style devient manifeste d’excellence. Vacheron Constantin, en célébrant son 270ème anniversaire, ne se contente pas de commémorer : la Manufacture genevoise réinvente le rapport au temps lui-même avec Les Cabinotiers Cosmica Duo – Grande Complication, pièce unique qui matérialise une quête d’absolu technique et esthétique. Cette montre double face réversible, animée par le nouveau calibre manufacture 2756-B1, orchestre 24 complications dans un ballet mécanique de 1 003 composants.
L’héritage des Cabinotiers au service de l’innovation
Depuis le siècle des Lumières, l’esprit scientifique irrigue la haute horlogerie genevoise. Abraham Vacheron, fils du fondateur, réalisait dès 1785 une montre de poche dotée d’un calendrier complet sur cadran à motif floral. Cette tradition d’excellence calendaire et astronomique traverse les générations, des montres commandées par les rois d’Égypte Fouad et Farouk aux chefs-d’œuvre contemporains que sont la Référence 57260 (2015), la Berkley (2024) ou encore la Solaria (2025). Avec la série « La Quête », lancée pour cet anniversaire exceptionnel, Vacheron Constantin rend hommage aux odyssées des temps anciens et à l’observation des astres.
Une double lecture du temps
L’originalité de la Cosmica Duo réside dans sa configuration réversible inédite. Grâce à un système de cornes articulées et un bracelet amovible en alligator Mississippiensis bleu foncé, le porteur bascule instantanément entre deux univers horaires complémentaires. Le premier cadran, d’un bleu outremer profond sublimé par une carte du ciel de 0,25mm d’épaisseur, projette l’observateur dans l’hémisphère nord céleste. Cette carte reproduit fidèlement le mouvement des constellations selon la durée d’un jour sidéral – précisément 23 heures, 56 minutes et 4 secondes. Une ellipse claire délimite la portion de voûte céleste visible en temps réel.
La symétrie du cadran, élaborée en 22 composants, masque une construction d’une rare complexité. Le compteur décentré des heures et minutes cohabite avec deux affichages du quantième perpétuel : à 5 heures, les années bissextiles sur un cycle de 8 ans et les mois ; à 7 heures, les jours et dates. Un second fuseau horaire, matérialisé par une aiguille coaxiale orange évidée, s’accompagne de compteurs jour/nuit positionnés à 4 heures et 8 heures, tandis qu’un guichet à 6 heures révèle le nom de la ville choisie parmi 24 fuseaux.
Quand la mécanique devient spectacle
Retournez la montre : le cadran « open-face » de 28 éléments dévoile la sophistication du calibre 2756-B1, fruit de quatre années de développement. Les aiguilles centrales indiquent l’heure solaire vraie, cette mesure ancestrale basée sur le déplacement apparent du Soleil. L’équation du temps, marchante sur cette pièce, affiche les écarts allant de -16 minutes 23 secondes à +14 minutes 22 secondes entre temps solaire moyen et temps solaire vrai. À 3 heures et 9 heures, les levers et couchers du Soleil ainsi que la durée du jour et de la nuit complètent ce tableau astronomique.
À 6 heures, l’âge et les phases de la Lune s’expriment par aiguille rétrograde sur cadran semi-circulaire. Cette phase de lune de précision, orchestrée par cinq Lunes façonnées en or 750/1000 sous forme de dôme montées sur glace saphir, ne nécessite qu’une correction tous les 1 000 ans. Au zénith, à 12 heures, le tourbillon adopte la silhouette emblématique de la croix de Malte. Cadencé à 18 000 alternances/heure (2,5 Hz), il assure une régulation optimale en contrant les effets de la gravité terrestre. Au-dessus, l’indicateur de réserve de marche rétrograde signale l’autonomie d’environ 60 heures du mouvement.
L’excellence sonore au cœur du projet
Grande complication par essence, la Cosmica Duo intègre une répétition minutes dont la conception s’inspire directement de La Tour de l’Île de 2005. Le régulateur de sonnerie, visible à travers le cadran ajouré à 8 heures, se distingue par ses deux masselottes à la forme particulière. Ce système génère un « frein moteur » silencieux par force centripète, lissant l’énergie libérée par le barillet pour une sonorité distincte et harmonieuse des notes jouées pour les heures, les quarts et les minutes. La targette, positionnée au centre de la carrure dans un souci de symétrie, respecte l’équilibre visuel quelle que soit la face privilégiée.
Un boîtier pensé pour le confort
D’un diamètre de 47 mm pour 20,20 mm d’épaisseur – une prouesse compte tenu de la complexité du mouvement –, le boîtier en or blanc 750/1000 présente des cornes courtes au profil arrondi. Cette configuration maintient la montre sans reposer sur le poignet, garantissant stabilité et confort quelle que soit la position du bracelet. Un bouton poussoir intégré à la couronne régit le deuxième fuseau horaire, tandis qu’un sélecteur logé dans la carrure permet de bloquer la carte céleste lors des réglages.
Une recherche esthétique sans concession
Le premier cadran arbore des inserts en nacre teintée autour de la graduation de l’heure sidérale, un fini satiné circulaire en périphérie et des compteurs du quantième perpétuel azurés. Un cannelé orne le pourtour de la carte céleste. Le revers, tout en contraste, multiplie les terminaisons raffinées : platines cerclées avec ponts anglés ornés de côtes de Genève, bascules brossées soleil, roues cerclées, engrenages polis miroir. L’alternance de surfaces sablées et perlées, relevée par la couleur champagne du mouvement obtenue par traitement galvanique, révèle une approche artisanale poussée à son paroxysme.
Certifié du Poinçon de Genève, ce garde-temps unique porte les gravures « Pièce unique », « Les Cabinotiers » et le blason « AC » entre ses cornes. Livré dans un écrin dédié avec un crayon correcteur, il incarne la devise de François Constantin formulée en 1819 : « faire mieux si possible, ce qui est toujours possible ». En 270 ans d’existence ininterrompue, Vacheron Constantin démontre, avec cette Cosmica Duo – Grande Complication, que l’excellence technique, artistique et humaine demeure un horizon toujours renouvelé.
