Il y a, chez Laferté, l’assurance tranquille d’une maison qui assume sa grammaire : l’assemblage comme art majeur, la précision comme signature, et cette idée simple que le plaisir doit précéder la démonstration technique. La nouvelle référence Tourbé consolide ce manifeste avec une écriture aromatique au cordeau : un blended malt distillé à partir d’orge maltée, élevé en chêne neuf, ex-bourbon, ex-cognac, ex-rhum et ex-whisky, puis assemblé en France — couleur naturelle, robe or pâle, équilibre comme mot d’ordre.
Point cardinal du style : la tourbe végétale comme fil conducteur, opposée aux caricatures fumées et médicinales trop souvent réservées aux initiés. Ici, le profil se veut « gourmand et fruité », nuancé d’une fumée douce qui souligne plus qu’elle n’impose. Le résultat, pensé pour rassembler novices curieux et connaisseurs aguerris, illustre la volonté de la « Maison d’Assemblage » d’explorer des horizons contemporains sans renoncer à la finesse.
Laferté, on le sait, défend un credo : « les whiskies Laferté sont aussi complexes à créer qu’ils sont faciles à savourer », résume son Maître Assembleur, Adrien Douady. Ce manifeste, appliqué du Classique au Tourbé, compose un style lisible — élégance, harmonie, accessibilité — qui retient l’attention des bars à cocktails comme des tables de gastronomie. Et s’il fallait une scène, la nouveauté s’est offerte une avant-première stratégique au Whisky Live Paris 2025, rendez-vous européen où les tendances se vérifient au verre.
Savoir-faire et stratégie se confondent ici dans une logique française : sélectionner, élever jusqu’à maturité, assembler — puis raconter. Le récit, justement, se structure autour d’une gamme courte, permanente, qui installe des repères clairs : Laferté Classique (70 cl, 41 % vol., 50 €) et Laferté Tourbé (70 cl, 41 % vol., 60 €). Les prix affichent une ambition premium mesurée, suffisamment exigeante pour le palais, suffisamment accessible pour élargir l’audience de la tourbe.
En dégustation, on conseille un service au verre tulipe à 16-18 °C pour laisser respirer la partition fruitée, puis un Highball à la française — allongé d’une eau gazeuse fine, zeste de citron confit — afin de souligner la douceur fumée sans écraser la trame. À table, la dimension végétale s’accorde à des poissons fumés, un chèvre cendré ou une volaille rôtie jus réduit : accords de caractère, mais toujours dans la retenue. (Conseils rédactionnels Luxsure.)
Au-delà du liquide, Laferté revendique une mission : « réinventer le whisky à la française » et contribuer au rayonnement hexagonal. Depuis 2024, la maison a construit une distribution sélective en France (plusieurs centaines de partenaires) et s’exporte désormais dans une dizaine de marchés — une progression validée par des distinctions en concours, autant de repères qui rassurent les acheteurs professionnels.
Enfin, impossible de refermer la parenthèse sans saluer la cohérence entrepreneuriale : Allianspirits, cofondée en 2023 par Adrien Douady, Loys Vallon de Testa et Anthony Davoigniot, porte le projet avec une lisibilité rare — une marque, deux expressions, un parti-pris d’assemblage et un discours d’usage. À l’heure où les collections éphémères saturent les linéaires, ce minimalisme stratégique — et esthétique — a des airs de luxe durable.
Informations pratiques et contacts
Site officiel : https://lafertewhisky.com —
