La montre de sport selon Harry Winston n’abdique rien à la joaillerie. En ramenant l’Ocean Date Moon Phase à 36 mm, la Maison signe un manifeste d’éclat compact : boîtiers en or aux arches asymétriques, vagues de diamants taille baguette, lunes cabochon sculptées à la main, et un mouvement automatique à la réserve de marche généreuse—le tout en éditions limitées drastiques. « S’inscrivant dans la tendance actuelle des boîtiers plus compacts », ces nouvelles références sont conçues « pour les poignets sveltes » et prolongent le succès des pièces du 25e anniversaire de la collection Ocean, lancées en 42 mm et pavées jusqu’à l’excès contrôlé.








La pièce haute joaillerie de 36 mm – déclinée en or rose (OCEAMP36RR005) et en or blanc (OCEAMP36WW005) – revendique un sertissage d’environ 25,46 carats de diamants taille baguette, complétés par 0,33 carat de brillants et un diamant taille émeraude à midi : un « océan de diamants » qui transpose, en format réduit, le spectaculaire des 42 mm anniversaire. Édition limitée à 10 exemplaires par couleur d’or, elle affiche une hauteur de 10,3 mm, une étanchéité à 5 bar et un boîtier scintillant de 121 baguettes, prolongeant la brillance sur la couronne, les arches et les flancs.
Sur le cadran, la démonstration technique tient du trompe-l’œil : 140 diamants taille baguette, calibrés, « dissimulent toute trace de la structure » au profit d’une surface lisse, lumineuse, obtenue par le sertissage invisible, l’une « des techniques les plus difficiles et élaborées ». Le motif en diagonale embrase le décor, tandis que l’architecture excentrée chère à l’Ocean – heures, date et phases de lune – préserve sa signature graphique. L’ouverture de lune, vernie bleu nuit, dévoile une lune cabochon en or jaune 18 carats, réalisée à la main : un romantisme assumé dont la lecture se fond dans une « pluie » de 113 diamants taille brillant sertis neige.
Deux déclinaisons plus « chromatiques » élargissent le propos en 36 mm : boîtiers en or blanc (OCEAMP36WW003) et en or rose (OCEAMP36RR004) avec cadrans en nacre bleue ou verte, animés d’anneaux de 72 brillants autour des compteurs et soulignés de pierres de couleur : saphirs bleus pour l’or blanc (80 baguettes sur la boîte, un saphir taille émeraude à midi, 14 saphirs brillants sur la date), émeraudes pour l’or rose (80 baguettes sur la boîte, une émeraude taille émeraude à midi, 14 émeraudes brillants). Chaque référence est limitée à 25 exemplaires et livrée sur alligator ton-sur-ton, boucle ardillon en or 18 carats sertie de 24 baguettes.
Cette palette ne relève pas du pur décoratif : la nacre, choisie pour ses reflets moirés, renforce la dimension nautique de la collection Ocean. Le bleu, surtout, résonne avec l’ADN de la Maison, hommage assumé au légendaire diamant Hope acquis par M. Winston en 1949, « Roi des Diamants ». La référence est interne et revendiquée ; elle repositionne la couleur comme langage patrimonial autant que stylistique.
Côté technique, le calibre HW3205 (28 rubis, 4 Hz, 68 h de réserve) rappelle que l’exubérance joaillière ne dévore pas la substance horlogère. Le spiral plat en silicium – matériau de pointe, stable face aux variations magnétiques et thermiques – garantit la tenue de marche sur la durée, quand un correcteur discret ajuste la lune. Dans l’esprit haute joaillerie, les rotors se parent de 26 pierres taille baguette : diamants sur les versions entièrement serties, saphirs bleus ou émeraudes sur les modèles en nacre, respectivement en or blanc ou rose.
La proposition est double : démonstration de savoir-faire au cordeau et réponse calibrée à l’appétit actuel pour la montre « bijou-outil » qui n’excède pas 36 mm. Les volumes abaissés (9,6 mm d’épaisseur pour les versions nacre, 10,3 mm pour les pièces full-pavées) optimisent le porter quotidien ; les étanchéités graduées (10 bar pour les références nacre, 5 bar pour les hautes joailleries) entretiennent l’allégorie marine sans trahir la nature précieuse de l’objet.
Au poignet, l’effet-miroir du sertissage invisible s’allie à l’asymétrie iconique de l’Ocean : les trois compteurs, la diagonale de baguettes, le diamant (ou saphir/émeraude) à midi, tout converge pour transformer la lecture de l’heure en rituel. Les bracelets articulés en or des versions full-pavées poussent l’extrême, avec 656 baguettes supplémentaires jusqu’à la boucle déployante – une « spectaculaire composition » limitée à 10 pièces par métal. Les éditions en nacre, plus « nomades », privilégient l’alligator, dosant la couleur et la lumière pour une expression plus quotidienne du faste Harry Winston.
Au-delà de l’opulence, ces Ocean 36 mm rendent lisible une stratégie esthétique : miniaturiser l’éclat sans l’édulcorer, faire de la dimension un argument de désir, et conjuguer patrimoine et technique contemporaine (silicium, architecture décentrée, sertissage invisible) dans une montre résolument urbaine. La mer intérieure de diamants n’est pas une hyperbole ; c’est un parti pris — celui d’un joaillier qui parle horlogerie avec son propre vocabulaire.

