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Messika x SEVENTEEN : deux bagues-manifeste pour un anniversaire qui redessine le luxe pop

by pascal iakovou
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La Maison Messika ne signe pas une simple capsule de célébrités ; elle encadre un rite fondateur. Pour les 10 ans de SEVENTEEN, deux bagues exclusives — l’une inspirée de Gatsby, l’autre de Move — viennent formaliser une tradition que le groupe cultive depuis 2015 : célébrer chaque album studio par une bague dédiée aux 13 membres. « Un symbole de nos débuts ensemble », disent-ils, résumant l’idée d’objet-totem qui scelle un parcours collectif et une mythologie de fans, les CARAT.

Le parti pris esthétique joue la pureté contre l’ostentation. La première bague concentre 1 carat de diamants taille brillant sertis sur or 18 carats, dans l’esprit Gatsby, avec la technicité de sertissages bas qui magnifient l’éclat—un vocabulaire Art déco que Messika décline depuis des années pour capter la lumière et la géométrie du quotidien. Cette filiation est lisible dans les descriptifs officiels de la collection Gatsby, pensée pour « magnifier les plus petits diamants par des sertissages impeccables » et moderniser l’héritage années 1920.

La seconde bague, Move, c’est la signature maison : trois diamants enfermés dans une cage d’or, habituellement mobiles — un « it-code » devenu best-seller. Ici, twist fonctionnel : les pierres ont été scellées pour neutraliser tout bruit pendant les performances scéniques, sans trahir la grammaire Move. L’icône est contextualisée : les trois diamants incarnent les trois unités de SEVENTEEN (hip-hop, performance, vocale), architecture identitaire au cœur de la proposition artistique du groupe. La symbolique des « trois diamants en mouvement » irrigue la communication officielle de Messika depuis la création de Move, consacrant l’idée d’un bijou quotidien, moderne et ludique.

Au-delà de l’objet, le geste est stratégique. Les maisons recherchent l’onde de choc K-pop pour catalyser notoriété et conversion auprès d’une Gen Z ultra-connectée ; le phénomène, documenté par Business of Fashion et par la recherche académique, confirme un effet d’entraînement mesurable sur l’intention d’achat lorsque l’endorsement est perçu comme authentique. Dans ce cadre, Messika — déjà adoptée par Beyoncé, Rihanna ou Cardi B, selon le communiqué — rapproche sa joaillerie de scène d’une culture fandom où l’objet-souvenir devient instrument de narration et d’appartenance.

Le détail qui fait mouche : les gravures individuelles des 13 membres. Une personnalisation qui humanise la haute joaillerie et aligne la pièce sur la logique de « micro-communautés » propres au pop system coréen. La tradition des rings commémoratifs, héritée du sport américain, se trouve ici réinterprétée à l’européenne : or 18 carats, sertissages précis, minimalisme lumineux.

Reste la portée culturelle. En 2025, l’intersection mode-musique se professionnalise : les hôtels-boutiques, les espaces expérientiels et la scénographie digitale deviennent autant de relais de désir, surtout en Asie où le luxe jeune dépense fort et cherche des codes identitaires lisibles. Dans cet écosystème, une collaboration qui respecte les contraintes scéniques (diamants fixés) tout en conservant l’aura d’une icône (Move) coche les cases d’une alliance durable plutôt que d’un simple « moment ».

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