Le 21 juin 2025, lors de la Milan Fashion Week Homme, le label milanais Simon Cracker, fondé par Simone Botte et Filippo L.M. Biraghi, a présenté sa nouvelle collection Printemps-Été 2026 sous un manifeste au titre explicite : « Il Diavolo è nei Dettagli ».
Un dépouillement volontaire
Connue pour son approche d’upcycling radical et son esthétique brute, la maison choisit cette saison une ligne plus épurée. Palette restreinte de blancs, écrus, cordes, gris et noirs, obtenus par teinture, blanchiment ou peinture. Uniforme de base : t-shirt carré et shorts inspirés de la sartoria masculine. Chaque silhouette met en avant un seul vêtement, afin de lui redonner sa centralité.
Crocs « crackerisées » et vêtements signature
En contrepoint, les Crocs iconiques deviennent support créatif : graffiti, patchs et charms Jibbitz™ customisés. La collection réintroduit aussi des pièces emblématiques de l’univers Cracker – t-shirt siamois, veste lombrico, chemise posture – réinventées dans une logique d’upcycling reproductible : identiques mais jamais tout à fait les mêmes.
Une filiation assumée avec Margiela
Les créateurs reconnaissent avoir fait une « Margielata » : patine du temps, trompe-l’œil, détails démesurés, et surtout l’idée d’un « vestiaire » en constante répétition mais jamais identique. Plus qu’une citation, une volonté d’inscrire Simon Cracker dans une lignée conceptuelle où l’imperfection et la répétition deviennent un style en soi.
Une mode sans genre ni saison
Depuis sa fondation en 2010, le label revendique une approche divergente : pas de saisonnalité stricte, pas de genre assigné, mais des vêtements porteurs d’histoires. Leur choix de l’upcycling n’est pas une esthétique mais une nécessité éthique, une façon de donner une nouvelle vie aux vêtements oubliés et tissus dormants.
Une déclaration pour l’avenir
La collection SS26 est dédiée, selon les mots des créateurs, « à ceux qui ne regardent pas en arrière, car c’est la mauvaise direction ». Une profession de foi qui replace Simon Cracker dans le paysage contemporain comme un acteur engagé de la mode italienne indépendante, oscillant entre provocation, rigueur et poésie du recyclage.
