« The beauty of all women inspires me – including my team. » Ces mots de Sarah Burton résonnent comme un manifeste pour sa première campagne en tant que directrice artistique de Givenchy. L’ancienne héritière d’Alexander McQueen choisit ici de détourner le regard habituel de la mode, souvent figé dans l’iconisation distante, pour lui préférer la spontanéité de l’instant.
Photographiée par Collier Schorr, l’imagerie célèbre la pluralité des âges et des parcours féminins. Aux côtés de mannequins de renom – Adut Akech, Vittoria Ceretti, Liu Wen ou encore Kaia Gerber – apparaissent ses complices de longue date : la styliste Camilla Nickerson et la make-up artist Lucia Pieroni, devenues partie intégrante de la narration visuelle. Le photographe lui-même se fond dans la scène, soulignant cette idée de collectif créatif.
Loin de la pose hiératique, la campagne privilégie des gestes non posés, des éclats de rire et des moments de conversation, brouillant la frontière entre coulisses et image finale. Ce choix marque une rupture stratégique avec l’héritage plus sombre et dramatique d’Alexander McQueen dont Burton fut l’alter ego créatif pendant plus d’une décennie. Chez Givenchy, elle propose une approche plus fluide, intime et inclusive, alignée avec les attentes contemporaines d’authenticité.
La notion de « womanhood » multi-générationnelle n’est pas anodine dans un contexte où les maisons de luxe tendent à revisiter leur héritage à l’aune de nouvelles sensibilités sociales. À l’heure où l’industrie s’interroge sur la représentation des femmes au-delà de la jeunesse éternelle, Burton positionne Givenchy comme un espace où la diversité d’âges et de parcours est célébrée.
Le casting orchestré par Jess Hallett, le soin capillaire signé Olivier Schawalder et les ongles sublimés par Ama Quashie parachèvent cet hommage à la beauté plurielle. Enfin, la direction créative confiée à Ferdinando Verderi confirme la volonté de réinventer le récit visuel de Givenchy en cohérence avec cette nouvelle ère.
En filigrane, cette campagne automne-hiver 2025 annonce une métamorphose de la maison parisienne : une esthétique plus humaine et collaborative, ancrée dans une idée d’énergie partagée plutôt que d’icône solitaire. Une vision où la mode devient non seulement objet de désir, mais aussi vecteur de liens.











