Dans un monde où le regard devient verbe, Tony Ward Couture choisit le théâtre comme terrain d’expression. Avec Entre rêve et regard, la collection automne-hiver 2025/26, présentée le 7 juillet à Paris, explore le pouvoir de la silhouette comme langage émotionnel. Entre héritage baroque et audace contemporaine, chaque création devient un personnage, chaque couture un acte, chaque ornement une réplique.
Le masque, loin d’être une protection, devient ici miroir : révélateur de l’intime, catalyseur d’identités. À travers cette mascarade moderne, Tony Ward replace la mode au cœur de la performance. Les références aux archétypes du théâtre traversent les pièces : le bouffon, la tragédienne, la muse, le souverain. Mais aucun costume n’est figé — tous sont revisités pour s’ancrer dans une époque où la sincérité stylistique supplante l’artifice.
Les broderies baroques se fondent dans des coupes nettes, les velours dévorés ciselés épousent la silhouette comme des armures tactiles. Les appliqués 3D surgissent des coutures telles des excroissances sensibles, et les perles, délibérément indociles, claquent contre la structure pour intensifier la tension visuelle. La corsetterie devient le pivot, offrant une rigueur maîtrisée à des volumes sculpturaux, des dentelles flottantes et des lames métalliques mouvantes.
La palette renforce cette dramaturgie textile : bleus électriques, roses vibrants, ambres flamboyants et rouges incarnats se confrontent à des bruns terreux, conférant à l’ensemble une gravité poétique. Rien ici n’est décoratif — tout est signifiant.
Avec cette collection, Tony Ward prouve que la couture est bien plus qu’un art du paraître : elle est une scène où l’être s’incarne. Le vêtement devient déclaration, le regard devient posture, et chaque détail, un souffle d’authenticité dans un monde trop souvent figé. Entre rêve et regard, la mode devient langage — et le corps, son plus grand orateur.











































































































































Photos par Enrique Urratia pour Luxsure

