Une lueur opalescente glisse sur un drapé graphite : la robe s’ouvre en corolle d’origami, puis se referme comme un souffle retenu. Ainsi débute le nouveau chapitre couture de by FANG — une partition de plis ciselés où la créatrice Fang Yang convoque, dans un même geste, la précision des maîtres plisseurs parisiens et la spiritualité du zhezhi chinois.
L’art du pli, cœur battant de la maison
Chez by FANG, le pli n’est ni artifice ni citation : il est langage. Sur des soies techniques fumées, la créatrice reproduit la chorégraphie ancestrale apprise dans l’enfance ; chaque crête, chaque vallée naît d’une « danse du doigt » aussi codifiée qu’un idéogramme. Sous la lumière, ces reliefs — parfois gainés d’organza laqué, parfois ourlés de surpiqûres ton sur ton — transforment la surface plane en architecture vivante.
Silhouettes : entre grâce et puissance
La collection décline trois mouvements :
- Éclosion : micro-robes en taffetas blush plissées en rosace, épaule libre, taille soulignée d’un nœud minimal.
- Ascension : manteaux-kimono anthracite, insérés de panneaux satin midnight et doublés d’un plissé soleil moiré, rappelant un éventail qui se déploie.
- Résonance : longues colonnes de crêpe graphite fendues jusqu’à la cuisse, dormantes sous un boléro origami perlé de jais noir.
Sur chaque pièce, la main souligne l’intention : un point invisible maintient un pli, un fil d’or topstitch révèle la trajectoire d’une courbe. Le regard perçoit une élégance mutique ; le corps, lui, découvre la liberté d’un vêtement qui respire.
Dialogues d’atelier, passerelles de culture
Derrière cette fluidité se cache un pont de savoir-faire : prototypage à Paris, tissage exclusif en soieries du Zhejiang, finitions main retour boulevard Saint-Honoré. Fang Yang et Grégoire Caillol orchestrent cet aller-retour constant, persuadés qu’« entre Est et Ouest, la couture se trouve un avenir ».
Vers un nouveau classicisme
Au fil du défilé, la gamme chromatique glisse du blanc de jade au noir d’encre, ponctuée d’un vert céladon et d’un rouge vermillon discret — comme un sceau de calligraphe. Aucun imprimé : seule la topographie des plis fait narration. La collection réaffirme la vocation de by FANG : élever l’intellect du vêtement sans sacrifier la sensualité.
Entre mémoire et modernité, Fang Yang propose une couture « tranquillement transformatrice », à la fois armure douce et poésie portée. Paris salue le pli, Shanghai le souffle : l’équilibre est trouvé, dans la vibration silencieuse d’un origami de soie.























