Home ModeFashion WeekStéphane Rolland AH25/26 : quand le Boléro devient Haute Couture

Stéphane Rolland AH25/26 : quand le Boléro devient Haute Couture

by pascal iakovou
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Dans un dialogue imaginaire entre la rigueur de Maurice Ravel et la flamboyance d’Ida Rubinstein, Stéphane Rolland compose une collection automne-hiver 2025/26 comme une partition dramatique. Présentée le 8 juillet au Théâtre des Champs-Élysées, avec l’Orchestre Divertimento dirigé par Zahia Ziouani, cette nouvelle symphonie de silhouettes élève le Boléro au rang de manifeste couture.

Noir absolu, rouge incandescent, or sacré : la palette épouse l’univers du ballet espagnol, entre mécanique ravelienne et incandescence orientale. Chaque pièce évoque un mouvement, une tension, un contraste : robes dos nu à col cubique, smokings aux épaules architecturées, capes samouraï, robes matador brodées de cristal et corail rouge. Les volumes sont sculpturaux, les matières nobles : crêpe, gazar, satin, mousseline. Le vocabulaire stylistique flirte avec le baroque, sans jamais rompre l’équilibre d’une ligne pure.

Le rouge n’est pas une couleur, mais une pulsation. Il jaillit comme une syncope flamenca sur des robes-symphonies, des corolles ajourées, des tuniques poncho brodées. L’or, lui, pare les accessoires de connotation sacrée : colliers-plastrons, broches-fouets, gilets d’apparat évoquent l’Espagne des fastes et des combats.

L’ultime apparition — la mariée — surgit comme une icône, drapée d’un gazar blanc immaculé, la coupole dorsale brodée d’or tel un halo d’apparition. Un point final, suspendu, à une narration haute couture aussi spectaculaire qu’érudite.

Rolland ne se contente pas ici d’habiller : il scénographie, orchestre, invoque. À travers ce Boléro textile, il redonne souffle à une figure oubliée, Ida Rubinstein, muse libre et transgressive, et ranime la modernité de Ravel. Une collection pensée comme une montée orchestrale, hypnotique, où chaque look serait une mesure de crescendo — jusqu’à l’explosion finale.

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