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Top 5 des films du Festival de Cannes à ne pas manquer

by Tania Tuka
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La dernière cérémonie du Festival de Cannes nous a offert une multitude de films et de sujets de réflexion après leur visionnage. Le programme comprenait une grande variété de genres : body-horror, comédies, drames, films d’action. Il est facile de se perdre dans cette multitude de choix. En effet, des dizaines de films sont projetés au festival, et pour vous éviter de vous demander quel film retenir, notre rédaction a sélectionné les cinq films incontournables.

The Substance
(Meilleur scénario )

Une comédie d’horreur corporel, réalisée par la scénariste et réalisatrice américaine Coralie Fargeat, qui aborde des problèmes graves sous un angle ironique. C’est l’histoire d’une star vieillissante de la télévision qui donne des cours de fitness en vidéo et découvre soudainement qu’elle va être écartée en raison de son âge et du désir de la chaîne d’apporter « du sang neuf ». À ce moment-là, elle tombe sur une possibilité de se transformer grâce à une substance spéciale appelée “La Substance”. La publicité promet de devenir “la meilleure version de soi-même”. Plus rapide, plus endurante, plus belle. Elle décide d’en profiter. La règle principale est de changer pour une meilleure version de soi tous les 7 jours. Cela rappelle quelque peu le conte de la princesse Grenouille ou le mythe d’Amour et Psyché, où les héros ont des limites dans lesquelles la magie fonctionne, mais dans “La Substance”, personne ne respecte les règles. Bien sûr, tout ne se passe pas comme prévu.

Le film est saturé d’ironie et critique les normes modernes de beauté et l’âgisme. Demi Moore, dans le rôle principal, n’a pas peur de paraître « moins belle », prête à exposer son corps sans crainte d’être jugée pour ses rides et ses plis. Un film fort qui met en lumière les problèmes de la société contemporaine, des questions qui n’ont guère changé ces 50 dernières années.

La réaction du public au film a été plutôt contrastée. Certains ont critiqué le film pour son excès de sang et de scènes déplaisantes, tandis que d’autres étaient enthousiastes quant aux choix de la caméra. Et effectivement, les prises de vue sont impressionnantes. L’union de couleurs vives de la ville et du style cinématographique de l’époque du film noir crée une esthétique unique. Le contraste entre les scènes horribles de difformité physique et les décors impeccablement soignés évoque exactement ce que le réalisateur voulait transmettre : quelque chose dans ce monde ne va pas.

“The Apprentice”

Bien que le film du réalisateur Ali Abbasi n’ait pas remporté de prix, il mérite d’être vu. Tout d’abord, il capture parfaitement l’esthétique des années 80-90. Le choix de tons jaunâtres pour le film, donnant l’impression d’un vieux film en pellicule ou d’une sépia, ajoute de l’ambiance et crée non seulement un effet documentaire, mais aussi une sensation de présence. Le changement physique de l’acteur principal, Sebastian Stan, est impressionnant. Il réussit à imiter à la perfection les gestes et comportements caractéristiques de Trump. Le film aborde des événements clés de la vie de Donald Trump, qui l’ont mené à sa réussite. Il est facile à regarder, mais il soulève aussi des questions sociales importantes, telles que le SIDA, l’alcoolisme, les relations toxiques et la violence domestique. Trump n’est pas montré comme un héros ou un méchant, mais comme un homme cherchant à tirer profit de chaque situation.

Contrairement à de nombreux biopics, ce film ne suit pas une narration linéaire du parcours vers le succès. On voit à la fois les hauts et les bas du personnage principal, Stan. Cela reflète plutôt fidèlement la vie d’un individu réel. Mention spéciale à la performance remarquable de l’acteur secondaire Jeremy Strong, dans le rôle du mentor de Trump, Roy Cohn. Surtout dans les dernières scènes, où il livre une performance d’une grande profondeur, qui vaut à elle seule un second regard.

“The Seed Of The Sacred Fig”
(Grand Prix du Jury, Prix FIPRESCI)

Le film du réalisateur iranien Mohammad Rasulof a été montré avant-dernier dans le programme du festival, et a ajouté une touche de suspense. À ce moment-là, le jury est généralement déjà conscient des films qui seront récompensés. Cependant, La Semence du Figuier Sacré a fait sa propre différence. Ce film a même reçu un prix spécial du jury.

L’histoire, tout comme le processus de réalisation du film, est audacieuse. Il propose de regarder les manifestations sous un angle différent. C’est le premier film à traiter des manifestations en Iran concernant la jeune fille tuée pour avoir protesté contre l’obligation de porter le hijab. Le film raconte l’histoire d’un homme désigné juge du tribunal révolutionnaire, juste avant les manifestations. Chaque jour, il doit prononcer des centaines de peines de mort. Mais en même temps, il se retrouve en conflit avec ses filles, qui suivent des informations radicalement différentes de celles de leurs parents. Le film expose la lutte intérieure d’une famille prise dans un système oppressant.

Il faut aussi noter que ce film a été tourné clandestinement. Le gouvernement iranien s’opposait fermement à ce film critique envers le régime. Cela n’a pourtant pas affecté la qualité du film. On ne devine pas facilement les risques énormes que le réalisateur a pris pour réaliser ce projet. Rasulof a risqué sa vie et sa liberté pour faire exister ce film.

“Emilia Pérez”
(Grand Prix de la Meilleure Actrice et Prix du Jury)

Le film musical mexicain du réalisateur Jacques Audiard a remporté plusieurs prix, dont un pour la meilleure actrice, qui a été attribué à quatre actrices du film. Le personnage principal, joué par Zoe Saldana, est une avocate, et un chef de cartel mexicain lui demande de l’aider à changer de sexe pour échapper aux problèmes liés à ses affaires. Le film mêle danse, chant, langue espagnole et célébrités hollywoodiennes, avec Selena Gomez dans le rôle de la femme du mafieux. Il aborde des thèmes de changement, d’identité et de genre avec une touche de musicalité.

“Anora”
(Meilleur Film)

Une version moderne de “Pretty Woman”, qui a rapidement conquis le cœur du public cannois et remporté la Palme d’Or. Le film devrait également triompher dans d’autres festivals prestigieux comme les Oscars et les BAFTA. Le réalisateur Sean Baker traite à nouveau du monde des travailleurs du sexe et des danseuses exotiques. Le personnage principal, Anora, est une stripteaseuse qui parle couramment le russe. Après une rencontre avec un jeune oligarch russe, elle se voit proposer un contrat. Cela débouche sur un voyage à Las Vegas et un mariage. Ce film aborde la question des relations inégales et de l’illusion de la “dream life” américaine.

Les films de cette année à Cannes mettent en lumière l’injustice sociale, l’inégalité des classes et les problèmes que la société préfère ignorer. Que ce soit dans un contexte historique ou imaginaire, chaque film a un message : la société doit devenir plus consciente et ne pas juger. C’était probablement l’un des grands thèmes du festival.

Photos: Festival de Cannes

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