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Vacheron Constantin Élève la Gravure au Rang d’Art Astronomique avec le Tourbillon Armillaire – Le Mythe des Pléiades

by pascal iakovou
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Lorsque 450 heures de gravure main rencontrent un calibre manufacture protégé par quatre brevets, la haute horlogerie transcende sa fonction première pour devenir manifeste d’orfèvrerie narrative. Vacheron Constantin, dans le cadre de sa série « La Quête » célébrant son 270ème anniversaire, dévoile Les Cabinotiers Tourbillon Armillaire – Le Mythe des Pléiades, pièce unique en or rose 18 carats qui matérialise sur une carrure de 45 mm l’épopée mythologique des sept sœurs transformées en constellation. Cette montre, animée par le Calibre 1990 à tourbillon bi-axial armillaire et affichage bi-rétrograde, conjugue prouesse mécanique et virtuosité artisanale dans une démonstration de savoir-faire sans équivalent.

De la mythologie grecque à l’atlas stellaire d’Hevelius

Le mythe des Pléiades irrigue l’imaginaire horloger depuis l’Antiquité. Filles du Titan Atlas et de l’Océanide Pléioné, ces sept sœurs poursuivies durant sept ans par le chasseur Orion furent sauvées par Zeus qui leur offrit l’immortalité sous forme de constellation dans la voûte éthérée. Constellation visible à l’œil nu depuis le disque céleste de Nebra en 1600 avant notre ère et mentionnée dans l’Iliade et l’Odyssée d’Homère, les Pléiades ont servi de sentinelles célestes aux marins de l’Antiquité, traçant les routes maritimes vers la Toison d’or.

Les designers et maîtres graveurs de Vacheron Constantin se sont inspirés des travaux de l’astronome polonais Johannes Hevelius (1611-1687), auteur d’une topographie lunaire pionnière et d’un catalogue exhaustif des étoiles. Son atlas stellaire, reliant de façon structurée les constellations aux figures mythologiques par des gravures richement illustrées, constitue la matrice visuelle de cette pièce. Sur la carrure de 20 mm de hauteur se déploient deux compositions en bas-relief : à droite, Orion brandissant glaive et boucliers face au taureau envoyé par Zeus sur un ciel nébuleux ; à gauche, le navire Argos arborant la déesse Athéna sur sa voile, voguant sur des flots peuplés de monstres marins, chimères et dauphins.

Un tour de force artisanal de 450 heures

La réalisation de ces compositions commence par un dessin à la pointe sèche traçant les contours des silhouettes, étoiles et nuages, travail d’une minutie extrême compte tenu de la profusion de détails. Le graveur fait ensuite ressortir les volumes au burin par enlèvement de matière, en veillant à ne pas excéder 1 millimètre d’incision sur la carrure. La micro-sculpture confère leur aspect définitif au chasseur Orion, au taureau et aux créatures marines. Les burins sont taillés à plusieurs reprises pour atteindre le niveau de précision exigé par ces compositions. Le graveur fait ressortir du décor le bouclier d’Orion ainsi que les pattes et cornes du taureau côté couronne, créant un effet tridimensionnel saisissant.

En collaboration avec le sertisseur, le graveur détermine les emplacements de dix diamants taille brillant représentant les Pléiades – amas ouvert de 3 000 étoiles dans la constellation du Taureau dont seule une dizaine est visible à l’œil nu. De deux tailles différentes (0,6 et 0,9 mm), ces brillants sont intégrés en serti clos : six diamants parsèment le ciel éthéré côté couronne, tandis que quatre autres ornent la sculpture du Taureau. Les surfaces planes du ciel et ses constellations sont finalisées en taille douce à l’aide d’une pointe sèche, avec alternance de finitions polies et ciselées pour accentuer les contrastes. L’entre-cornes accueille trois constellations situées autour des Pléiades (Bélier et Mouche à 12 heures, Gémeaux à 6 heures), en taille douce avec terminaisons ciselées.

La lunette, les cornes et le fond de boîtier arborent une gravure en champlevé en forme de vague hellénique. Le maître artisan incise la matière sur une profondeur de 1 à 2 dixièmes de millimètre autour et le long du motif, accentuant les contrastes en ciselant les creux et polissant les crêtes. Un défi supplémentaire au vu de la finesse des traits sur certaines surfaces extrêmement ténues, notamment sur le fond de boîte.

Le Calibre 1990 et ses quatre innovations brevetées

Au-delà de sa dimension artisanale, cette pièce se distingue par son calibre manufacture 1990 à remontage manuel, né des avancées techniques de la Référence 57260 présentée en 2015 avec 57 complications. Ce mouvement de 35,50 mm de diamètre pour 10 mm d’épaisseur, comptant 299 composants et 45 rubis, offre une réserve de marche d’environ 60 heures. Quatre brevets signent ses innovations :

Le système rétrograde instantané, commandé par la seule came des minutes qui synchronise le saut des deux aiguilles à minuit ou midi. Soumis à de fortes contraintes, ce mécanisme a nécessité une attention minutieuse pour garantir la précision de l’affichage. Les aiguilles sont réalisées en titane, matériau aux propriétés supérieures à l’acier en termes de légèreté et de résistance. La lecture horaire se fait sur une minuterie semi-circulaire ponctuée de chiffres romains pour les heures et arabes pour les minutes, limitée à un large rehaut qui laisse apparaître une partie du mouvement.

La virole d’échappement brevetée – composant fixant l’extrémité intérieure du spiral – réalisée en titane. Ce matériau léger, en adéquation avec ceux de l’organe réglant, assure l’isochronisme du régulateur.

L’architecture des cages du tourbillon qui, dans leur rotation, forment toutes les 15 secondes un motif en croix de Malte, emblème de Vacheron Constantin. Positionné à 9 heures sous une bulle formée par la glace saphir, ce tourbillon armillaire est animé par deux axes de rotation. Cette appellation fait référence aux travaux de l’horloger français du 18ème siècle Antide Janvier, inventeur d’une sphère mouvante permettant d’expliquer les mouvements apparents des astres. Le régulateur est construit avec deux cages en aluminium imbriquées l’une dans l’autre, évoluant sur deux axes différents à raison d’une rotation par minute pour former une sphère en perpétuel mouvement.

L’ancre en titane avec palettes en diamant, gage d’une résistance accrue à l’usure et d’un coefficient de frottement optimisé. Ce choix réduit les frottements sans nécessiter de lubrification, assurant une meilleure fiabilité du mécanisme.

Un spiral sphérique d’exception

Le tourbillon est équipé d’un spiral sphérique, invention de Jacques-Frédéric Houriet en 1814. Ce type de spiral, dépourvu de courbes terminales, reste particulièrement rare dans l’horlogerie contemporaine. Extrêmement difficile à produire, il requiert une précision de l’ordre du micron, fruit d’une expertise que très peu d’artisans possèdent. Ce spiral confère au tourbillon un battement concentrique, gage de meilleur isochronisme et donc de précision remarquable. Les performances correspondent aux exigences du Contrôle Officiel Suisse des Chronomètres (COSC), d’autant plus notables que le mécanisme bi-rétrograde instantané demande un couple moteur constant tout au long de la réserve de marche.

Une signature esthétique Vacheron Constantin

À la technicité du calibre répond un soin extrême apporté aux détails. Le cadran ajouré révèle des composants anglés et polis. La platine principale, réalisée en maillechort, arbore une teinte « champagne doux » obtenue par traitement et présente un satinage circulaire. Les ponts et le cadran reprennent la même nuance, mettant en valeur la minuterie bleue. Les vis bleuies et les aiguilles bi-rétrogrades en titane bleu ajoutent une touche de profondeur à cette composition cinétique. Au verso, le fond de boîte transparent dévoile les ponts anglés à la main, décorés de côtes de Genève horizontales, dont les vis bleuies créent un subtil jeu de contraste.

L’affichage bi-rétrograde constitue une signature historique de Vacheron Constantin. Apparu durant l’âge d’or Art déco des années 1930 avec la montre de poche « Bras en l’Air », ce type d’affichage revient dans la collection Mercator en 1994 et se retrouve sur la montre Patrimony Date-Jour Rétrogrades, référence esthétique de la Maison. On le retrouve également sur l’horloge astronomique automate La Quête du Temps et la pièce Métiers d’art – Hommage à la Quête du Temps, créées pour célébrer les 270 ans de la Manufacture.

Certifié du Poinçon de Genève, ce garde-temps unique porte les gravures « Pièce unique », « Les Cabinotiers » et le blason « AC » au dos. Monté sur bracelet en cuir d’alligator Mississippiensis bleu foncé cousu main avec finition sellier et boucle déployante en or rose 4N 750/1000 gravée main, il incarne la devise de François Constantin : « faire mieux si possible, ce qui est toujours possible ». En 270 ans d’existence ininterrompue, Vacheron Constantin prouve que l’excellence technique et artistique demeure un horizon perpétuellement renouvelé.

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