Home Food and WineBollinger La Grande Année 2015, l’écrin comme prolongement du vin

Bollinger La Grande Année 2015, l’écrin comme prolongement du vin

by pascal iakovou
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Le coffret s’ouvre comme une clairière. Bois clair, lumière dorée, motif végétal ajouré qui laisse respirer la matière. Avant même le vin, il y a cette impression de calme maîtrisé, presque sylvestre. Pour les fêtes de fin d’année, Champagne Bollinger choisit de ne pas surjouer la célébration. Il préfère la continuité. La cuvée La Grande Année 2015 se pare d’un nouvel écrin en édition limitée, pensé non comme un objet décoratif, mais comme une extension silencieuse de son identité.

Le motif s’inspire de la « Grande Canopée », un univers graphique déjà associé à ce millésime. Une dentelle dorée, entrelacée, presque organique, vient habiller l’étui sans jamais l’alourdir. Le geste est précis, contenu. Chez Bollinger, le luxe ne s’exprime pas par l’accumulation mais par la justesse. Le coffret n’est pas là pour distraire du vin, mais pour en préparer la lecture.

Le millésime 2015, dévoilé au printemps 2024, est né d’une année solaire et généreuse. Cette générosité n’a rien d’exubérant. Elle se traduit par une texture maîtrisée, une effervescence crémeuse qui enveloppe sans saturer. À la dégustation, les accords se dessinent avec netteté : viande, champignons, fruits secs à coque, puis une apparition plus vive d’écorce d’agrume. Le cœur du vin reste lumineux, presque tactile. Un camaïeu de goûts, selon les mots de la maison, qui rappelle que Bollinger construit ses vins comme on compose une architecture : par strates, par tensions, par équilibres.

Ce coffret festif met aussi en lumière un rapport particulier au temps. La Grande Année est une cuvée millésimée, issue uniquement des meilleures années, vinifiée en fûts de chêne anciens. Rien n’y est laissé au hasard, ni la fermentation, ni l’élevage, ni le moment de la révélation. L’écrin en bois, par sa sobriété, dialogue avec cette philosophie. Il protège plus qu’il n’exhibe. Il suggère une durée, une patience.

Disponible en format bouteille uniquement, ce coffret rappelle enfin que chez Bollinger, l’objet n’est jamais dissocié de l’usage. On n’achète pas un symbole, mais une expérience complète : le geste d’ouvrir, le temps de laisser le vin s’exprimer, la mémoire que l’on en garde. Pour les fêtes, la maison propose ainsi moins une édition limitée qu’un cadre. Un cadre pour comprendre ce que peut être un grand vin quand il est pensé, du vignoble à l’écrin, comme un tout cohérent.

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