Adeline Rappaz poursuit sa trajectoire singulière dans le paysage parisien avec “Inside the Bloom”, une collection Printemps-Été 2026 qui explore la frontière entre corps et nature, force et fragilité. Inspirée par l’arum, cette fleur sculpturale chère à Georgia O’Keeffe, la créatrice fait de la sensualité un manifeste esthétique : celui d’une femme qui s’épanouit, se transforme, s’affirme.
L’arum, à la fois pur et charnel, devient ici le fil conducteur d’un récit textile où les lignes se fondent comme des pétales, oscillant entre la douceur du satin et la tension du cuir. Les silhouettes glissent entre fluidité et structure, avec des robes diaphanes, des tailleurs au tombé architectural et un corset recouvert de plumes, presque animal. Chaque pièce s’apparente à une étude botanique, à la fois précise et libre.
Le look phare — un ensemble peint à la main, composé d’une veste courte structurée et d’une mini-jupe à double laçage — condense tout l’esprit de Rappaz : artisanal, tactile, et viscéralement contemporain. Les tons de nude, de crème, de rose fumé et de vermillon évoquent les toiles de l’artiste américaine, mais surtout la peau, la sève, la matière vivante.
Sous cette apparente délicatesse, une énergie punk affleure : coutures franches, dentelles anciennes réinventées, foulards vintage détournés. L’upcycling, déjà signature de la maison, n’est pas un geste décoratif mais un acte d’équilibre : transformer sans effacer, sublimer sans dompter.
Avec Inside the Bloom, Adeline Rappaz sculpte la féminité comme un espace mouvant, ni décoratif ni soumis, mais vibrant et indompté. La mode devient ici un territoire organique où chaque couture respire, chaque tissu palpite, chaque geste revendique la liberté de fleurir autrement.
Disponible sur l’e-shop de la marque, cette collection prolonge la vision d’une créatrice qui fait dialoguer écologie, émotion et expression plastique, comme une nouvelle école du sensible dans la couture contemporaine.
