La Semaine de la Haute Couture parisienne, prévue du lundi 26 au jeudi 29 janvier 2026, s’annonce une fois de plus comme une démonstration de stabilité institutionnelle et d’excellence technique. Orchestré par la Fédération de la Haute Couture et de la Mode, ce calendrier provisoire réunit trente Maisons autour d’une exigence commune : la célébration du temps long et du geste unique. Contrairement au rythme effréné du prêt-à-porter, cette séquence de quatre jours agit comme un conservatoire vivant des métiers d’art, où chaque collection doit justifier son appartenance à cette appellation juridiquement protégée par une maîtrise absolue de la main et de la matière.
L’édition Printemps-Été 2026 se distingue par une ouverture stratégique vers de nouvelles écritures stylistiques. La créatrice polonaise Magda Butrym intègre pour la première fois le calendrier officiel en tant que Membre Invité. Reconnue pour son approche contemporaine de l’artisanat slave et ses drapés complexes, sa présence au jeudi 29 janvier témoigne de la capacité de la Chambre Syndicale à capter les voix qui redéfinissent la féminité moderne sans trahir les codes du « faire ». Ce sang neuf dialogue avec le retour notable de la Maison américaine Thom Browne, également en qualité de Membre Invité, dont la rigueur tailleur quasi-architecturale viendra ponctuer la première journée.
La structure du calendrier respecte une géométrie désormais classique, garante de la cohérence de l’événement. La Maison Schiaparelli, sous la direction artistique de Daniel Roseberry, ouvrira le bal le lundi matin à 10h00, imposant d’emblée une tonalité surréaliste et sculpturale. Les piliers historiques maintiennent leur cadence métronomique : Christian Dior occupera ses créneaux traditionnels du lundi après-midi, tandis que Chanel déploiera sa narration en deux temps le mardi matin. Le mercredi verra se succéder les visions contrastées de Balenciaga, Jean Paul Gaultier et Valentino, illustrant la diversité des approches permises par la Haute Couture, du minimalisme radical à l’ornementation savante.
La clôture de cette semaine, le jeudi 29 janvier, offrira une densité particulière. Outre l’arrivée de Magda Butrym, cette journée mettra en lumière des Maisons à la croisée de l’art et de la mode, telles qu’Ashi Studio, Robert Wun ou encore Maison Sara Chraibi. C’est finalement à la Maison romaine Fendi qu’il reviendra de clore le chapitre de la Haute Couture à 14h30, avec une collection qui explore généralement la virtuosité des ateliers italiens appliquée aux codes parisiens. Ce calendrier, dans sa fixité apparente, réaffirme le « Soft Power » de Paris comme unique épicentre mondial capable de légitimer la couture non plus comme une industrie, mais comme une discipline artistique souveraine.


