Après une exclusivité chez Harrods à Londres, la maison Alexandre.J lève le voile sur Sweet Enigma, dernière pièce maîtresse de sa collection Art Nouveau. Ce parfum oriental gourmand, réinterprétation sensuelle de l’emblématique Oriental Enigma, incarne la quintessence d’une vision où le flacon rivalise d’importance avec le jus qu’il renferme. Dans un marché de la parfumerie de niche saturé de propositions souvent interchangeables, cette maison française fondée en 2011 continue de tracer un sillon singulier, assumant une esthétique baroque que d’aucuns jugeront excessive mais qui trouve son public auprès d’une clientèle internationale présente dans 95 pays.
Sweet Enigma s’ouvre sur un accord inédit de fraise et de pistache, alliance audacieuse qui conjugue la fraîcheur acidulée du fruit rouge à l’onctuosité crémeuse de la note verte. Cette entrée en matière gourmande cède progressivement le terrain à un cœur enveloppant où l’absolu de tonka, la vanille et le sésame tissent une trame d’une sensualité assumée. En fond, le benjoin et les bois modernes ancrent la composition dans une persistance hypnotique, laissant sur la peau un sillage addictif qui prolonge l’expérience olfactive bien au-delà de la première vaporisation. La famille olfactive — oriental gourmand — s’inscrit dans une tendance confirmée du marché, où les accords sucrés et réconfortants séduisent une génération en quête de parfums-cocons.
Le flacon de Sweet Enigma constitue en lui-même une déclaration d’intention. Sculpture dorée couronnée d’un masque d’inspiration Art Nouveau, il incarne ce que la maison nomme « l’architecture des matières et des sens ». Chaque bouteille est méticuleusement ouvragée et peinte à la main, présentée dans un écrin de cuir blanc qui transforme l’acte d’acquisition en cérémonie. À 385 dollars les 100 ml, le positionnement tarifaire situe Sweet Enigma dans le segment supérieur de la collection Art Nouveau, aux côtés de créations telles qu’Imperial Peacock, Black Beetle ou Ode to Rose, toutes commercialisées à 380 dollars.
Alexandre.J — de son vrai nom Alexandre Jurjewicz — a bâti sa maison sur un postulat que la parfumerie de niche française avait jusqu’alors peu exploré : l’alliance systématique d’un packaging ostentatoire et de compositions olfactives travaillées. Cette approche, qui lui valut initialement les réticences des distributeurs et de la presse hexagonale, a trouvé son public sur les marchés internationaux où l’exubérance visuelle répond à une demande culturelle spécifique. « Ne reprenant quasiment aucun des codes de la parfumerie de niche, la marque ne rentrait dans aucune case existante », confie Amélie Jabban, directrice de la maison qu’elle a co-lancée aux côtés du créateur.
La collection Art Nouveau, dont Sweet Enigma constitue le septième opus, puise son inspiration dans le mouvement artistique éponyme qui bouleversa les arts décoratifs au tournant du XXe siècle. Papillons, paons, scarabées et motifs floraux ornent des flacons qui évoquent davantage les bijoux de René Lalique que les contenants minimalistes plébiscités par une certaine parfumerie confidentielle. Cette filiation assumée avec l’artisanat d’art justifie, aux yeux de la maison, un positionnement tarifaire qui double celui de la collection The Collector — gamme d’entrée proposée entre 139 et 150 dollars les 100 ml.
L’ascension internationale d’Alexandre.J illustre les mutations profondes d’un marché de la parfumerie de niche en pleine expansion. Distribuée dans plus de 1 000 points de vente à travers le monde, la marque revendique une « niche démocratisée » qui s’adresse à tous types de clientèles et de budgets. Le bestseller Black Muscs performe de manière identique sur l’ensemble des marchés, témoignant d’une universalité olfactive que les puristes de la parfumerie confidentielle peuvent contester mais que les chiffres de vente valident. Chez Jovoy à Paris, référence de la distribution sélective, les pièces de la maison trouvent preneurs avec régularité.
La collection Art Nouveau compte désormais Imperial Peacock aux notes gourmandes d’amande, Ode to Rose dans un registre oriental floral et boisé, Majestic Nard aux accents épicés, Butterfly en floral musqué, Oriental Enigma — dont Sweet Enigma constitue la déclinaison adoucie — et Black Beetle dans un oriental épicé affirmé. Chaque création est présentée dans un écrin de cuir et de soie qui renvoie explicitement à l’univers de la haute joaillerie, brouillant délibérément les frontières entre parfumerie et arts décoratifs.
Amélie Jabban, formée au sein de grands groupes internationaux avant de rejoindre l’aventure Alexandre.J, parcourt les 95 pays où la marque est distribuée pour incarner sa vision et affiner sa stratégie marketing. Cette présence terrain, rare dans une industrie dominée par les intermédiaires, contribue à forger l’identité d’une maison qui cultive la relation directe avec sa clientèle. Sweet Enigma s’inscrit dans cette continuité : un parfum pensé pour séduire les amateurs d’expériences sensorielles complètes, où le toucher du flacon sculpté précède et prolonge le plaisir olfactif.
Prix : 385 $ (100 ml)
Disponibilité : Harrods (Londres), points de vente agréés Alexandre.J
Site officiel : www.alexandre-j.com














