Home ModeVirgil Abloh : The Codes – Paris magnifie l’héritage d’un visionnaire multidisciplinaire

Virgil Abloh : The Codes – Paris magnifie l’héritage d’un visionnaire multidisciplinaire

by pascal iakovou
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Dans la galaxie des créateurs qui ont bouleversé notre début de siècle, Virgil Abloh (1980-2021) occupe l’orbite d’un météore : architecte de formation, DJ, directeur artistique de Louis Vuitton Homme, fondateur d’Off-White™ et collaborateur Nike au succès planétaire. Quatre ans après sa disparition, le Grand Palais lui consacre une exposition-manifeste – « Virgil Abloh : The Codes » – orchestrée par le Virgil Abloh Archive™ et Nike, et conçue par le duo curatoriel Chloe Sultan & Mahfuz Sultan.

20 000 pièces pour décrypter un alphabet créatif

Au-delà du culte street-luxe, l’Archive™ rassemble 20 000 artefacts : croquis annotés, prototypes inédits, vêtements, sneakers “The Ten”, pochettes vinyles, renders 3D et objets publicitaires. L’exposition parisienne – élargie par rapport à son édition inaugurale de Miami 2022 – déploie plusieurs centaines d’éléments pour cartographier les « codes » d’Abloh : la citation entre guillemets, la flèche diagonale, la graduation industrielle, la typographie Helvetica comme ready-made, la main tendue au collectif.

Nike, catalyseur esthétique et sociétal

Partenaire majeur, Nike incarne l’un des plus puissants terrains d’expression du designer : de la Air Jordan 1 “Chicago” déconstruite à la Air Force 1 “MOCA”, chaque paire illustre sa philosophie “Question Everything”. Des prototypes jamais commercialisés côtoient des échantillons textiles et des vidéos making-of, révélant le dialogue constant entre performance sportive, art conceptuel et inclusivité.

Une exposition-manifeste ancrée dans la transmission

Dans l’esprit d’Abloh, la scénographie fonctionne comme un open-source grandeur nature : fiches techniques imprimées grand format, moodboards tactiles, zones de workshops live où étudiants d’écoles d’art et jeunes designers peuvent hacker ses processus. Dialogues, ateliers, projections et performances ponctueront les dix jours d’ouverture, inscrivant « The Codes » dans une pédagogie active chère au créateur.

Paris, retour aux sources et passerelle mondiale

Si Chicago a forgé l’artiste, Paris a adoubé Abloh : premiers défilés Off-White™ à l’École des Beaux-Arts, prise de pouvoir chez Vuitton, mémoriaux spontanés devant la Samaritaine. Exposer son travail au Grand Palais constitue donc un hommage circulaire – un remerciement à la ville qui a nourri son esthétique et légitimé le pont entre couture et street.

Pourquoi c’est un tournant

  • Dimension encyclopédique : jamais les archives personnelles d’Abloh n’avaient été montrées à cette échelle.
  • Angle interdisciplinaire : mode, musique, architecture et design cohabitent sans hiérarchie.
  • Engagement sociétal : workshops gratuits et programmes jeunesse orchestrés par la Virgil Abloh Foundation pour perpétuer son credo “Everything I do is for the 17-year-old version of myself”.

En faisant dialoguer ses projets achevés et ses pistes inachevées, « Virgil Abloh : The Codes » transforme le Grand Palais en laboratoire créatif participatif. Un lieu où l’œuvre ne se contemple pas seulement ; elle se questionne, se déconstruit, se ré-encode – à l’image d’un créateur qui voyait la culture comme un chantier collectif et infini.

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