La collection Printemps-Été 2026 de Proenza Schouler, conçue en collaboration avec Rachel Scott, s’impose comme un préambule à un nouveau chapitre. Plus qu’une déclaration, elle se vit comme une invocation : une volonté d’évoluer en déconstruisant, en acceptant d’être « défait » pour renaître autrement.
Déconstruction poétique et matières en mouvement
Les fils se desserrent, les motifs s’estompent, les structures se renversent : un blazer gris chiné révèle ses épaulettes et ses bords francs ; l’envers d’un jacquard expose ses fils tirés comme pour transformer l’absence en présence ; un coton enduit issu des archives devient motif par découpe laser, substituant la forme à l’impression. Les tissus eux-mêmes acquièrent une respiration, une rythmique calée sur le corps en mouvement.
Des traces et des reflets
Les robes en noir et vert « seaglass » se drapent spontanément, imprimées de motifs de chrysanthème comme aperçus à travers un verre, instables, diffractés par la lumière. Les étoffes se froissent et s’effilochent, portant en elles la mémoire du passé. À travers ce paysage mouvant, l’intime se devine : un sandale en fourrure, une botte cuissarde en organza translucide, un short tricoté qui dévoile la peau.
Une tension entre persistance et transformation
Coupes, torsions, relâchements : chaque geste suspendu traduit la résistance et le désir d’évolution. Cette collection refuse la résolution définitive : elle est flux, récit en devenir, une écriture textile ouverte sur l’avenir.
Une mise en scène immersive
Présenté avec une direction artistique de Rana Toofanian, une scénographie signée Laura Hughes, une musique de Vegyn et un travail chorégraphique de Simon Donnellon, le défilé s’est voulu expérientiel, intensifié par la lumière de John Torres et l’objectif de Monica Feudi. La beauté, confiée à Fara Homidi (make-up sponsor officiel), Holli Smith (cheveux) et Jin Soon Choi (ongles), achevait de composer cet univers où la mode se lit comme un poème visuel et sensoriel.



























