Les verrières du Crafted for Luxury vibrent sous un essaim de caméras-loupes ; sur scène, Geoffrey Perez salue « une révolution où l’émotion rejoint la technologie » . Dans ses mains, la cinquième génération de Spectacles, véritables “wearable computers” propulsées par Snap OS, capables de superposer Lenses en temps réel sur le monde — prémices à la commercialisation grand public annoncée pour 2026.
Christian Dior Couture : l’astrologie recousue point par point
Au détour d’un geste de la tête, l’abeille emblématique de la Maison surgit dans le champ visuel, invitant l’utilisateur à choisir une carte zodiacale. Fragmentée en quatre éclats, la constellation se rattache virtuellement comme un tambour-beading de l’atelier, avant de s’animer en 3D et de libérer la symbolique du signe. Pensée par le studio Playar, l’expérience mêle artisanat et métaphysique, « tissant un lien entre tradition et modernité » selon le communiqué .
Louis Vuitton : une promenade de fleur d’oranger en plein air digital
Plus loin, les Spectacles s’ouvrent sur un verger méditerranéen ; les pétales de néroli flottent, les tranches de citron virevoltent, guidant les invités autour de “Sun Song”, réédition solaire signée Jacques Cavallier Belletrud. Multijoueur, la Lens imaginée avec Busterwood laisse chacun cueillir les ingrédients, qui réassemblent le flacon virtuel avant d’ériger la fleur Monogram dans le ciel : un ballet sensorial-social qui prolonge la saison estivale dans la caméra de chaque convive .
Une audience prête à basculer
La démonstration tombe à pic : Snap revendique 900 millions d’utilisateurs mensuels et 460 millions quotidiens, atteignant 75 % des 13-34 ans sur 25 marchés. En 2024, les maisons de luxe ont touché plus de 256 millions de Snapchatters et généré 198 millions de lectures de Lenses premium . Avec 8 milliards d’ouvertures de Lenses par jour dans le monde, la plateforme fournit déjà la courroie de transmission rêvée pour Dior et Vuitton.
Pourquoi c’est structurant pour le secteur
Cette double activation inaugure un langage immersif où le produit n’est plus montré mais vécu : l’œil devient showroom, le geste commande, le partage est natif. Pour les Maisons, l’enjeu dépasse la simple narration : les données d’engagement en temps réel permettront de calibrer lancements, assortiments et services personnalisés. À horizon 2026, lorsque les Spectacles rejoindront les vitrines, la boucle sera bouclée : la Gen Z, qui pèsera alors plus de 75 % des dépenses luxe, portera littéralement la marque sur son visage .
