Home ModeRedcarpetStanley Tucci brandit le Cartable E’Mio de Berluti sur le tournage de The Devil Wears Prada 2

Stanley Tucci brandit le Cartable E’Mio de Berluti sur le tournage de The Devil Wears Prada 2

by pascal iakovou
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Midtown, 7 h 48 : entre deux prises avec Meryl Streep et Anne Hathaway, Stanley Tucci fend la cohue caméras au poing. Sous le bras, le Cartable E’Mio en cuir Appennini signé Berluti capte la lumière matinale mieux qu’un réflecteur, sa patine brun-cognac flambant sur la flanelle taupe de son trois-pièces. Le clin d’œil est ciselé : dans le premier opus, Nigel déclamait son amour des souliers « qui chantent » ; dix-neuf ans plus tard, il passe du pied à la main, imposant la mallette comme nouveau symbole de pouvoir feutré.

Côté produit, l’E’Mio relève presque du manifeste. Premier sac de la ligne E’ Chiuso (2010), il arbore un fermoir-pénitence qui évoque les verrous des palazzi vénitiens, tandis que les coutures à la main et la clé pendante rappellent la tradition bottière de la maison fondée en 1895. Deux compartiments, une poche zippée centrale et même un logement pour chausse-pied : l’objet multiplie les clins d’œil à l’univers du soulier tout en restant résolument business-friendly.

L’Appennini, patine dégradée créée en 2018, mêle brou de noix et pigments turquoise frottés en transparence ; un effet « double lecture » qui, à l’écran, accroche le projecteur autant qu’il nuance la palette neutre du costume. Le chef costumière Molly Rogers, disciple de Patricia Field, aurait sélectionné la pièce pour « souligner la transition de Nigel vers un poste de consulting de luxe », glisse un membre de l’équipe accessoires. Dans les rushes, la caméra s’attarde sur le fermoir pivotant au moment où Nigel referme la mallette avant d’entrer dans le bureau de Miranda — un cadrage qui tient du placement produit chorégraphié.

Stratégiquement, Berluti s’offre un coup de projecteur global : The Devil Wears Prada 2 sortira le 1ᵉʳ mai 2026 et promet déjà un box-office mondial, dopé par la nostalgie Y2K et l’attrait pour la mode consciente. Dans une industrie où les sacs IT misent souvent sur l’ostentation du monogramme, l’E’Mio incarne la montée du « quiet luxury », tendance que Kering — propriétaire de Berluti — cultive méthodiquement. La marque compte plus de soixante boutiques, mais c’est le rectangle de cuir patiné qui fera le tour du monde, figé dans les captures d’écran des fashionistas.

Reste le storytelling. Tucci, 64 ans, a tourné la scène en sirotant un espresso et en improvisant une tirade sur la « résilience du cuir pleine fleur » — clin d’œil méta à Nigel, qui n’avait pas eu sa promotion dans le film de 2006. Cette fois, son personnage semble avoir pris sa revanche : une mallette d’exception, symbole d’un savoir-faire parisien appliqué à la jungle new-yorkaise. Quand la clap de fin résonne, l’acteur ne lâche pas le E’Mio ; preuve que, sur ce set, le costume ne fait pas le moine, mais le cartable fait l’influence.

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