Un rugissement zébré fend les verrières Art nouveau de Galeries Lafayette Haussmann : sur le premier étage mode, un tapis à rayures issu de la ligne Home Interiors trace un territoire sauvage, dominé par une cabine d’essayage gainée de papier peint Snake Print et encadrée de seize têtes de tigre en résine qui servent de présentoirs à sacs. Autour, étagères en acier champagne poli, marbre Calacatta Gold et bananiers XXL composent un décor d’exotisme sophistiqué, signature de Roberto Cavalli .
Ce pop-up de 30 m² — ouvert du 25 juillet au 21 août 2025 — orchestre le retour physique de la griffe en terre parisienne. On y découvre un concentré de ses capsules les plus expressives : le scintillement Ray of Gold, la fraîcheur aquatique Ray of Sea, l’élégance nippone Oriental Birds et le patchwork denim, sans oublier les emblématiques Roar Bags, l’eyewear et la parfumerie de la Maison .
« Paris fait partie de notre histoire depuis toujours ; revenir dans cette capitale est à la fois une déclaration et une célébration », confie le CEO Sergio Azzolari, saluant un partenariat « évident » avec l’enseigne du boulevard Haussmann . Aux commandes créatives, Fausto Puglisi — directeur artistique depuis octobre 2020 — poursuit l’offensive glamour lancée pour redresser la marque, notamment en réhabilitant les imprimés fauves et les volumes sculpturaux qui ont fait la gloire de Roberto Cavalli dans les années 2000.
Cette installation s’inscrit dans la stratégie de renaissance orchestrée depuis 2023 : l’arrivée d’Azzolari au poste de CEO et le soutien du propriétaire Auriel Investment ont relancé un réseau retail qui comptera cinq nouvelles boutiques flagships d’ici 2026. Avec Haussmann, la griffe cible une clientèle internationale qui converge chaque été vers les grands magasins, et profite d’une scénographie immersive pour déployer son storytelling animalier.
Le merchandising joue la pluralité sensorielle : miroir-logo Snake encadrant les solaires, table ronde métal-marbre pour les fragrances, shelving doré pour les accessoires, le tout rythmé par un plafond végétal discret qui ancre la « jungle Cavalli » dans le réel. L’expérience se prolonge online via robertocavalli.com, où un module AR permet d’essayer virtuellement la Roar Bag en cinq imprimés.
Au-delà de la simple vitrine estivale, ce format éphémère sert de laboratoire : tester la désirabilité des capsules auprès du flux Haussmann (37 millions de visiteurs annuels selon la direction du magasin), ajuster le calendrier d’activation et nourrir le contenu social (#CavalliWildParis) via des masterclasses animalier-print. Une tactique agile qui illustre la nouvelle dynamique de la Maison : célébrer un héritage flamboyant tout en parlant la grammaire contemporaine du retail expérientiel.