Hall H, 25 juillet 2025 : le frisson science-fiction de Predator : Badlands rencontre le chic parisien le plus affûté. À la table ronde du film, Elle Fanning paraissait autant générale d’armada galactique que muse couture, enveloppée d’un smoking en laine noire à bouton unique (look 12 Spring 2026), pantalon plissé assorti, soutien-gorge duchesse noir satiné et mules « Spiky » vert pistache qui fendillaient la neutralité du noir d’un éclat radio-actif .

Cette silhouette signe l’une des premières apparitions publiques de la Givenchy de Sarah Burton, officiellement nommée directrice artistique dix mois plus tôt, après vingt-six ans de virtuosité chez Alexander McQueen. En reprenant la grammaire habillée d’Hubert – tailleur stricte, épaules précises, sensualité sous-jacente – Burton injecte une tension punk-romantique servie ici par la coupe architecturale du blazer et le soutien-gorge qui palpite comme une armure seconde peau.
Le choix d’Elle Fanning n’a rien d’anodin : l’actrice, réputée pour passer du conte gothique (Maleficent) au thriller dystopique, incarne la femme plurielle que Burton érige en manifeste. Sa présence au panel – où des séquences exclusives du film de Dan Trachtenberg ont dévoilé son héroïne cyborg alliée à un Predator exilé – offrait un contraste saisissant : à la brutalité extraterrestre répondait la rigueur silencieuse du noir, adoucie par la nuance pistache de la mule.
Sous la surface, la veste en grain de poudre dissimule une épaule subtilement pagode, clin d’œil aux archives 1950, tandis que la mule « Spiky » annonce déjà une ligne d’accessoires à angles aigus censée réinventer le fétiche « Shark Lock ». Un programme d’autant plus surveillé que Burton fera défiler sa première collection complète femme-homme en mars prochain à Paris, promettant la jonction de la couture émotionnelle McQueen et du minimalisme Hubertien.
À Comic-Con, la mode sert souvent d’anecdote pop ; ici, elle devient argument narratif : Fanning, future combattante interstellaire, prouve qu’un tailoring d’exception peut être plus affûté qu’une lance Yautja. Et Givenchy, en écrivant déjà la ligne Spring 2026 hors calendrier officiel, confirme qu’à l’ère des franchises tentaculaires, le vrai coup de théâtre se joue parfois à l’angle d’une épaule et au reflet d’un cuir pistaché.

