Cette saison, Daniel Roseberry puise son inspiration dans un moment dramatique de la vie d’Elsa Schiaparelli : son départ de Paris en 1940, marquant à la fois la fin d’une époque et le commencement d’une autre. Contrairement à Coco Chanel, qui a redéfini la silhouette et le quotidien, Elsa considérait la mode comme une forme d’art et d’expression intellectuelle.
La collection rend hommage à cette période charnière de l’histoire, où l’élégance cohabitait avec l’ombre menaçante de la guerre. Aucune couleur ici — uniquement le noir et le blanc, symboles intemporels. Roseberry interroge : une pièce conçue dans le souvenir du passé peut-elle incarner une vision du futur ?
Les silhouettes, libérées des corsets, se parent d’un nouveau dramatisme : les tailles et les hanches sont soulignées par des techniques inattendues. Les codes de la Maison — découpes emblématiques, formes anatomiques — sont subtilement dissimulés dans la construction, réalisés à la main en céramique.
Des éléments du passé — foulards brodés de rubans de soie et de pois — renaissent dans une lecture contemporaine. La collection fonctionne comme une illusion d’optique : les tissus évoquent des dessins, tandis que le maquillage transforme les visages en masques surréalistes.
Les costumes de dîner s’ornent de broderies argentées, et les robes du soir en biais parlent un langage nouveau du glamour, sans corseterie. Les pièces fantasmées incluent une cape « Apollo » revisitée, scintillante comme une constellation métallique, et une robe en organza brodée en volume, accompagnée d’un parapluie noir. Les vestes façon matador sont incrustées de perles, de strass et de taches métalliques, tandis qu’une robe ornée d’un œil arc-en-ciel peint et d’un voile de soie noire vient clôturer le défilé.
Photos : Avec l’aimable autorisation de la marque