Home ModeFashion Week Fashion Week Masculine Automne/Hiver 2018 : Jour 5 Les ardeurs des amours oubliés

Fashion Week Masculine Automne/Hiver 2018 : Jour 5 Les ardeurs des amours oubliés

by Manon Renault
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Une échappée de costumes noirs, de doublures en soie, et revers en cuir : l’élégance classique commençait à étouffer. Chez Dior, Hermés, Thom Browne et même quelques ensembles Balmain Homme elle refait surface. Paris a montré son goût pour le sportwear, athleisure -et autres anglicismes. Mais Paris n’as pas renoncé aux palettes sombres pleines d’éclats. Le tailoring ne serait plus un hit à cause de son côté inaccessible, contrairement au sportwear confortable et facile à adopter.

Pause :  qu’est-ce que le tailoring 2018 ? Le costume trois pièces n’est plus réservé aux élites, ou aux classes de loisirs privilégiées. Depuis longtemps la rue se l’est approprié. Depuis très longtemps : comme en Nouvelle Orléans ou le chic de la population le dimanche n’a d’équivalent nulle part ailleurs. Les gens se rassemblent, dansent : quelque chose d’unique naît de la souffrance. Alors il parait tout logique que la mode nous invite à la fête, comme chez Andrea Crews qui dépoussière l’image d’une mode sage et inaccessible. Après les ouragans,s’habiller est un remède. C’est peut être ce que vient nous dire Thom Browne. C’est peut-être aussi de ces ouragans que les collections pleines de ponchos colorés, de froufrous de mailles et d’imprimés ont pu naître. Sacai, White Mountaineering, Henrik Vibskov : le prolongement du multiculturalisme ambiant ou des imprimés et matières improbables s’hybrident.

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Étincelles et braises : fallait-il tout brûler pour que le neige immaculé craque à nouveaux sous nos boots ?

Des mises en scène travaillées, comme pour confirmer la nécessité des défilés.

Parkas, blousons matelassés, noir aux éclats de verts (verre ?), et retour du jeans marquent cette cinquième journée. Les chapkas, les pulls épais et les détails de randonneurs annoncent un hiver 2019 froid  (Le tartan ? toujours présent, comme le jaune et les imprimés écossais)


Mon Mec Dior, Ses Costumes Noirs et ses Tribals

Le mec Dior vit par le feu, le feu des projecteurs, le feu des flashs des paparazzis qui crépitent sur la peau pâle de Bella Hadid à l’entrée du défilé. L’image Dior se noircit dans le feu? Des flammes, des blâmes : le retour du New Look rattrape t-il tout cela ? Est-ce qu’il évince le sportwear tant critiqué?

Kris Van Assèche semble souffrir de cette bipolarité-ou mal fourre-tout du siècle. Derrière les costards trop bien taillés, il y a ce mec qui vous attend à la sorite du lycée. Celui au jean trop large qui trempe dans les flaques d’eau, et qui porte un genre de Converse. Sur son t-shirt : un tribal, parce que c’est le modèle qu’il a choisi de ce faire tatouer sur le mollet dès qu’il aura assez économisé. Comme tout ces types il porte une sacoche qui comporte son « nécessaire ». Un story-telling pas très Dior et pourtant une fois lâché sur le podium, la mode n’appartient plus à personne. Roule-moi en une avant de remettre mon costume : pas très au goût de Karl Lagerfeld -« J’ai adoré le tailleur, mais pas vraiment la garde-robe sportive ».

Dior

Dior

Dior

 

Andrea Crews

Malgrés tous ses dollars, et ses costumes noirs, Alpacino-Scarface, reste un brin sale. Les costumes ne l’habillent pas : il habille les costumes. Chez Andrea Crews le mot d’ordre semble être : Express Yourself, don’t repress yourself. Un label qui a compris que le vêtements étaient l’un des outils de communications les plus fanatiques du XXI sème siècle. Un clin d’oeil à l’histoire des réappropriations dans la mode : des imprimés évoquant les motifs Burberry rappellent la sub-culture Chav née à la fin des années 1990 en Grande -Bretagne.

Andrea Crews

Andrea Crews

Andrea Crews

 

Thom Browne : Les Body Snatchers du passé

Les défilés de Thom Browne doivent se vivre. Ils sont riches, épatant et complexes : au point ou une unique lecture serait une offense à leur puissance. Pour cette saison, un léger embarras naît face à ses nurses en blancs qui réaniment des voyageurs échoués en costumes carrés. Tous sont impeccablement coupés : ils sont aussi chic que Monsieur Klein qui court après le destin d’un autre. Une course qui le mène à monter dans un ultime train. Thom Browne nous fais vivre la descente de ce train.Les hommes ont mutés, comme dans les films de science-fiction. Pour survivre ils adoptent les vêtements symboles du nouveau monde capitaliste.

thom-browne

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Alain Delon interprète Monsieur Klein

 

 

Scarface, ou Kevin Federline en costumes du soir, ou James Franco dans Spring Breakers : des figures pop qui résument cette ambivalence du chic.  Peut-on encore concevoir la mode comme une histoire ou les classes inférieures veulent ressembler aux classes supérieures? Depuis longtemps la mode puisse dans les codes de la rue. Mais nous en sommes arrivés à un point ou la mode pioche dans les codes de la rue qui s’est elle-même nourrie des imageries de luxe. Un casse-tête chinois. Plus que des histoires d’imitations et de distinctions la mode reste un moyen d’expression individuelle : le reste part en fumée.

On ne peut nier son amour des tribals, des motifs burberry ou des colliers avec pendentifs signes astrologiques : même en costume 3 pièces sur-mesure 

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