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Haute-couture : Julien Fournié en 3 prises

by Manon Renault
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Comme pour les défilés précédents, c’est dans l’Oratoire du Louvre que Julien Fournié a présenté sa collection Haute-Couture SS17. Comme pour ses défilés précédents, il faudrait évoquer un spectacle, un show afin de qualifier au mieux  cette collection justement intitulée première cinétique.

Pour la première fois, c’est avec l’appellation Haute-Couture que le film Julien Fournié se déroule. Une victoire pour le créateur qui nous offre un salut émouvant, poing levé, à la fin du défilé.


Une nouvelle saison, une saison haute-couture, haute en couleur, peignant une femme au tempérament bien trempé.

Inauguration d’un nouveau mouvement, où comme toujours les énergies se chevauchent pour offrir des silhouettes uniques. Un Kill Bill dopé à un cocktail d’acide. Une ballade sur la plage en compagnie d’espionnes, tout droit sorties d’un film 70’s aux accents Kawai. Une mise en mouvement des silhouettes qui se fait avec une telle variété des références culturelles que chacun pourra y trouver son compte, son film,  où la song theme de son adolescence.

Femme fatale, Super-pouvoir et une bonne dose de savoir-faire.

Explosion pop en 2000

Les séquences du défilé sont délimités par des irruptions fluo. Le podium est envahi par un Spring Break survitaminé.  Silhouettes jaunes, roses, tranchent avec les sombres lueurs de l’Oratoire. Une irruption comme un matraquage de gros plan en accéléré des Spring Break de MTV, des héroïnes décomplexés d’Harmony Korine. Le tout ouvert par un robe jaune Kil Bill. Bill est out, place à l’émancipation.

Match-up saignant

Corsée de paillettes noires, le défilé évoque la revanche . Elle se lit dans les ceintures qui marquent les tailles des mannequins.  La femme Julien Fournié détourne les stigmates érigés par le regard masculin. Elle les renvoient, tel des boomerangs et se dessine une silhouette forte, ou le corps se dévoile  fièrement.  Héroïnes de manga qui dissimule plus d’un recours sous ses airs de poupée frivole. Offensive féminine à pleine allure.

Tequila Sunrise en 1970

Ursula Andress qui s’émancipe des eaux chaudes des îles comme pour montrer au spectateur que la star du film c’est elle. Exit James. Cette histoire fait aussi partie de ce défilé ou les mannequins arborent leurs colliers comme des armes finement ciselés. Sirène des soirées au ciel blue jeans, les longues robes pailletées accessoirisées de gants soulignent la classe intemporelle de ces héroïnes.

 

Lecture subjective de ce film : Série Z des années 70’s , art cinétique, histoire de l’émancipation féminine … Mélange chimique des regards masculin d’un Tarantino, ou d’un Harmony Korine : quand la haute-couture parle à la mémoire des étés brûlants.

Hair Flip (The End of Authentic Gestures) par Mike Fleming

 

 

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