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Fabrice Soulier : l’élégance s’invite à la table



by Julien Tissot
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Fabrice Soulier : l’élégance s’invite à la table



C’est le joueur de poker le plus smart du circuit mais aussi l’un des plus titrés. Luxsure se devait d’en savoir plus sur « FabSoul »: un joueur à part !


Vous êtes l’un des joueurs soignant le plus votre apparence et votre style vestimentaire, en quoi est-ce important pour vous ?
L’apparence vestimentaire est importante pour un joueur ; tant pour lui-même que pour l’image que l’on renvoie. Les vêtements doivent donc être à la fois élégants et confortables. C’est la raison pour laquelle j’aime porter, par exemple, les produits de la marque JAQK, spécialisée dans le monde du poker. Ce sont des vêtements dans lesquels je me sens vraiment bien à la table.

Vous êtes l’ambassadeur de la marque JAQK, expliquez nous comment est née cette rencontre ?
Notre collaboration est née d’une rencontre à l’occasion de la soirée de lancement de l’émission 100% Poker pour M6, dont JAQK était partenaire. J’ai immédiatement été séduit par cette équipe passionnée de poker et par son projet innovant et porteur.
La découverte de leur collection, en octobre 2011, a confirmé mes premières impressions. Chemise, pull, gilet en cachemire, finesse des détails et surtout, excellente qualité,… Car comme je voyage beaucoup, il est vrai que je dois avoir des vêtements qui suivent le rythme eux aussi…

Participez-vous à la création de certains modèles ? Donnez-vous votre avis ?
Au-delà de l’idée originale de la marque, je partage les valeurs de JAQK : respect, élégance, instinct, audace, mais surtout le plaisir et la beauté du jeu.
On entretien des contacts privilégiés et réguliers au cours desquels on échange sur l’univers du jeu et sur l’envie commune de dessiner des produits inspirés directement des joueurs.
L’équipe JAQK m’a proposé de porter les produits pour le catalogue de la collection Automne Hiver 2012 et j’en suis très flatté même si je n’aurais jamais pensé devenir mannequin un jour ! [rires]


En quoi l’image que vous renvoyez à la table est-elle importante ?
Il y a « image dans le style de jeu » et « image vestimentaire », mais les deux sont très importantes à une table. En effet, le style peut lourdement influencer la prise de décision. Par exemple, quand on voit arriver un mec de 20 ans avec un sweat à capuche et un jean loose, on pensera immédiatement qu’il y a de grandes chances pour qu’il ait un style de jeu très agressif. Et quand un homme de 50 ans avec une montre en or, un cigare dans la poche de sa veste et des boutons de manchettes s’installe à la table, il y a de grandes chances qu’il ait envie de s’amuser et de jouer comme il le sent, et donc d’entrer dans de très nombreux coups. C’est un peu cliché mais c’est pour donner une idée.
De part la TV ou parce qu’ils m’ont déjà croisé de nombreuses fois sur le circuit, beaucoup de mes adversaires connaissent mon style de jeu imprévisible, hors des sentiers battus et très créatif. Alors qu’importe comment je m’habille, ça n’influencera pas leur prise de décision. En revanche, j’ai toujours envie, pour moi, mon sponsor et tout le reste, d’avoir une belle image à la table. Hors de question de venir jouer en short et en tatanes : on peut s’habiller casual sportswear, être confortable et élégant à la fois !

Vous intéressez vous à la mode ? Etes-vous déjà allé des défilés ?
Mon association avec la marque JAQK m’a permis de m’intéresser davantage à la mode et à tout ce qui se cache derrière une marque comme les différentes matières, la diversité des coupes ou l’importance des détails ; c’est vraiment un domaine passionnant. Sinon, je dois vous confier que quand j’avais 20 ans, j’avais un des meilleurs métiers du monde puisque j’étais chauffeur pour l’Agence Elite Models et j’allais de défilés en défilés ! Et comme mon amie de l’époque était mannequin, j’étais de tous les backstages. Claudia, Christy, Cindy, Naomie, je les ai toutes rencontrées aux essayages des plus grands défilés ; c’était la belle vie, j’en garde vraiment un bon souvenir ! [rires]



Portez vous des lunettes noires à la table ? Si oui pourquoi ?
J’en porte en effet de temps en temps, car cela permet non seulement de se protéger du regard des autres (afin qu’ils ne puissent lire aucune émotion que je pourrais laisser échapper par fatigue ou inattention) mais également de pouvoir observer ses adversaires sans qu’ils s’en rendent compte. De plus, ça permet aussi de reposer ses yeux au bout de plusieurs heures de jeu…



Habitez-vous toujours à Las Vegas ? Quelle est l’ambiance lorsque l’on y vit au quotidien ?
Ma résidence principale se trouve à Londres, une ville où je me sens vraiment bien. Voyager tout le temps est parfois un peu lourd à vivre, on a envie de rentrer chez soi, dans son quartier et aller chez son poissonnier, son boulanger etc [rires]. Et Londres est une ville aussi dynamique et vivante que relaxante ; je suis donc ravi d’y retourner à chaque fois ! Quant à Vegas, j’y ai habité plusieurs années et j’adorais cette ville également, même si l’ambiance, l’architecture et tout le reste n’a absolument rien en commun avec une ville européenne. Je vivais dans une petite maison avec piscine en marge du strip et le matin, j’entendais le chant des oiseaux avec une vue sur le désert. Rien à voir avec la folie du Strip, des boites et des casinos. Le Bellagio était mon bureau et j’y allais tous les jours pour travailler. En somme, j’avais une vie très normale là-bas [sourire]. Après, c’est vrai que Vegas est une ville qui peut rendre fou car tout y est démesuré. Mais il est également facile d’y avoir une belle vie ; pour info, il y a une station de ski à 45mn et un lac gigantesque sur lequel on peut naviguer toute l’année à moins de 30mn !



Dans le film  » That’s Poker  » dont vous êtes l’un des protagonistes, vous enchainez les Bad beat, est-ce parfois dur et a-t-on envie parfois d’abandonner ? Le poker n’est-il pas une métaphore de la vie : tomber puis se relever ?

Etre joueur pro est un métier très difficile et je n’ai de cesse de le répéter à ceux qui envisagent d’en vivre. Je crois que ce qui m’a permis de tenir aussi, c’est d’avoir d’autres activités à côté, d’autres business à gérer, comme par exemple MadeInPoker.com, le site de référence de l’actualité poker en France. Être uniquement joueur c’est être trop vulnérable à la part de chance inhérente au métier. Quand j’ai débuté en arrivant à Vegas, je ne savais pas gérer mon argent et il m’est souvent arrivé d’être broke. Nous ne sommes pas des joueurs de tennis qui, s’ils s’entraînent dur tous les jours, sont presque certains de faire un résultat au bout d’un certain temps. Nous, même si on tient la barre et qu’on bosse dur, il peut vraiment arriver que la chance ne soit pas au rendez-vous pendant des semaines, voire des mois. Et c’est sur que ça, ça donne une bonne leçon de vie. Ca apprend à ne jamais fléchir et regarder toujours droit devant soi, avec foi et force.


En tournoi, ressentez-vous toujours la même adrénaline à la table malgré les milliers de mains  jouées ?

Je ne me lasse jamais du poker car je crois que j’ai le gène de la compétition en moi [rires]. On demande souvent si je n’en ai pas marre mais en fait, je me rends compte de la chance que j’ai, tout simplement. Quant à l’adrénaline, elle est toujours la même, depuis des années. Aller loin dans un tournoi provoque toujours des émotions à nulle autre pareille. 


Quel est votre meilleur souvenir de poker ? Le pire ?
Mon meilleur souvenir est évidemment mon premier titre de champion du monde de HORSE, l’année dernière au World Series of Poker 2011. Gagner un bracelet aux WSOP est une consécration dans la vie d’un joueur de poker ; cela faisait des années que j’en rêvais. C’est vraiment une grande fierté pour moi.
Quant à mon pire souvenir poker, il sera également aux WSOP à Las Vegas mais cette année. Pendant plus de sept semaines, j’ai enchaîne tous les jours de longues heures aux tables de poker, le tout en accumulant les sorties prématurées, les faux espoirs, les mauvaises rencontres, les 80/20 et les brelans floppés perdus et le moral qui se bat pour rester optimiste. Pour résumer, j’ai vécu les pires WSOP de ma carrière…

Allez-vous participer au tournoi ISPT (International Stadiums Poker Tour) organisé à Londres en mai 2013 ?
Sachant que j’habite à Londres, ce serait dommage de ne pas y participer ! [rires] L’ISPT devrait révolutionner le monde du poker en organisant le premier tournoi joué à la fois sur tablette online puis sur table réelle, en offrant l’un des plus important prize pool de l’histoire du poker mondial. Donc c’est sûr que si ce tournoi a lieu, je serais de la partie oui !



Quels joueurs admirez-vous ?
J’avais beaucoup d’admiration pour Chip Reese qui était aussi bon en tournoi qu’en cash game et gardait toujours le sourire, c’était un vrai gentleman. Mais de façon générale, j’admire tous les joueurs qui sont sur le circuit depuis des années et qui tiennent bon. Il faut beaucoup de force mentale et une bonne gestion de son argent pour rester longtemps dans le milieu ; il y a beaucoup d’étoiles filantes dans le poker, qui brillent fort avant de disparaître. De nos jours, il y a beaucoup de joueurs de talent, en France comme à l’étranger. Mais beaucoup se brûlent les ailes trop vite ; donc on en reparlera dans 10 ans… Enfin sauf si moi-même je ne suis plus dans le milieu non plus ! [rires]



Etes-vous souvent sur Twitter ?

Un peu trop… Quand je pense que les médias ne cessent de répéter que le poker présente des risques d’addiction, ce n’est rien à côté des réseaux sociaux ! [rires] Je poste souvent mes actualités [sur _fabsoul_] pour informer les personnes qui me suivent de mes différents résultats et projets et je lis surtout le fil d’actualité, c’est le moyen d’information le plus immédiat qui existe ! Mais comme pour Facebook, je n’y parle jamais de ma vie privée. C’est purement pour tout ce qui concerne l’univers du Poker.

Quel est votre calendrier des semaines et des mois à venir ?
Je pars à Prague en décembre pour y jouer le World Poker Tour et l’European Poker Tour, ainsi que pour des parties de cash game. Ensuite, ce sera Noël en famille puis le Brésil pour Nouvel An où je retourne très souvent ; j’ai hâte !

Propos recueillis par Julien Tissot
[email protected]

www.jaqk-store.com/

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