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Féroces de Robert Goolrick : la Révélation

by Elisa Palmer
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Ou 249 pages de rage – à deux doigts – mortelle, de hurlements de l’âme et de larmes brûlantes, dans une putain de tendresse (qui se voudrait) presque encore respectueuse, qui assassine et fout le coeur en dehors. Insensé. Parfois on tombe amoureux, et l’expression est – j’estime – très bien tournée, parce que parfois on tombe, vraiment. Féroces me fait perdre ce soir toute forme d’esprit critique, toute potentialité d’éventuelles remarques qui pourraient être faites, tout sens des réalités. Le témoignage irréellement autobiographique de Robert Goolrick devrait trôner sur chaque commode, à l’image d’une bible moderne.

Ou comme la chance inouïe d’être entier et intact face à la vie. Avant, pendant, pour la suite… L’histoire de ce minuscule petit garçon, dans les années 50, essayant à s’y rompre les chairs et les veines de devenir – à peu près – grand dans un univers aux ressources illimitées pour tromper son monde. Un bijou précieux (et sans nul doute terriblement coûteux pour son auteur) de la littérature américaine contemporaine, traduit par Marie de Prémonville avec un brio sans pareil. Quelque chose, et c’est bien l’inverse – ici – de rien, qui vous suce et vous gobe tout entier, à vous arracher des fourmilières aux quatre pieds, vous déracine ces larmes auxquelles vous ne pensiez même plus. Je me refuse jusqu’à vous donner en pâture un extrait – tellement réducteur et à côté de la plaque – par rapport à l’immensité de ce qu’il y a là.

Une chanson sonnante et trébuchante.

Merci.

Elisa Palmer

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