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Peut-être une histoire d’amour de Martin Page

by Elisa Palmer
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Virgile est un être en tout point étrange (comme on les aime). Il est publicitaire, mais loin de la caricature de ceux qu’on laisse bien volontiers à 99 francs. Il gagne très bien sa vie, mais a fait le choix de vivre dans son Paris à lui, près de la gare du Nord, dans un immeuble de passe. Eh oui. Ses parents, des gens du cirque, lui ont transmis un modèle familial aux antipodes des schémas traditionnels. Et pour maintenir une forme d’équilibre, Virgile se plaît à penser qu’il faut tout à la fois ni perdre ni gagner pour réussir dans la vie.

« Virgile pensait souvent à Marc-Aurèle. Quand celui-ci avait remporté la bataille contre les barbares du Danube menaçant Rome, ce n’était pas le bonheur qui l’avait submergé, mais le désespoir. La victoire n’est pas réconfortante. Virgile en était persuadé : dans la vie, il faut s’efforcer à la fois de ne pas perdre et de ne pas gagner. L’exercice est délicat, tant ces deux pôles possèdent un puissant pouvoir d’attraction. » (p. 52)

Un jour, en rentrant dans son petit 2 pièces dans le 10e, le voyant lumineux rouge de son répondeur clignote. Le message lui apprend que Clara le quitte : « C’est Clara. Je suis désolée mais je préfère qu’on arrête là. Je te quitte, Virgile. ». Ainsi va la vie, ça se pourrait bien, sauf que Clara, il ne la connaît pas. Et Virgile, célibataire aux habitudes bien ancrées, n’est pas vraiment de ce genre à oublier le visage des femmes qui traversent son existence.

Commence alors une longue quête où Virgile, en maître des lieux amnésique, va se mettre en tête de reconstruire son absence de souvenirs, et de retrouver celle qui a décidé de le quitter, voire même de la reconquérir.

Conclusion / Le roman plein d’humour et de second degré se lit vite, et l’attachement du lecteur pour le personnage coloré et excessif de Virgile n’y est pas pour rien. Seule la fin du livre, qui tombe comme un couperet faible et malheureux, fait défaut. Un livre à lire l’été, en prenant bien soin de s’arrêter à la page 167. Un peu déçue.

Elisa Palmer

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