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Vassilissa ou ne plus avoir peur

by Woesland
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Vaincre ses peurs.  Affronter les ombres de la nuit. Écouter les battements de son cœur pour enfin vivre sa vie… C’est un des enseignements de Vassilissa, le célèbre conte traditionnel russe que Chiara Carrer a adapté et illustré dans un très bel ouvrage qui vient de paraître aux éditions La joie de Lire. Par son univers onirique et ombragé, l’auteure-illustratrice nous  invite à suivre le parcours initiatique d’une petite fille douce et attachante comme une traversée de la psyché féminine.

Premiers mots du conte : « Pourquoi as-tu disparu? Pourquoi m’as-tu laissée là? » D’emblée abandon, d’emblée solitude. Comment survivra Vassilissa ? Sur son lit de mort, sa mère  lui confie une poupée aux pouvoirs étranges, censée la protéger. La vie sera très rude pour la petite fille. Son père se remarie avec une femme qui fait d’elle son souffre-douleur. Elle doit supporter les humiliations et la jalousie de ses demi-soeurs. Elle apprend à résister en silence. Un jour, la marâtre l’envoie chercher du feu chez la sorcière Baba Yaga que tout le monde craint. C’est le temps de l’épreuve et des obstacles. Sur la route, la poupée la protège. Vassilissa l’écoute et s’avance au cœur de la forêt. « Noire la nuit rouge ici enfin s’éclaircit. Vassilissa presque endormie… Bruissement de feuilles. Au sommet de la chevelure Baba Yaga apparaît, elle rit la bouche grande ouverte. » Vassilissa saura-t-elle l’amadouer? « La poupée la rassure, ne crains pas, n’aie pas peur. » La met en garde. « Ne demande pas, tais-toi. Ainsi tu auras le feu de Baba Yaga. » Vassilissa fait confiance à la poupée, celle qui sait tout.

Renouer avec son intuition primordiale? Chiara Carrer a préféré le silence aux mots trop lourds, l’ellipse à l’explication, voulant par la force du dessin évoquer la présence d’un monde caché aux forces bienfaitrices. Pour cela, ne pas chercher à faire beau mais être sincère et authentique. Crayon de bois, crayon gras et collages de papier jaunis qui donnent un goût d’esquisse.  Du noir et du rouge, un peu de bleu. Une simplicité qui vient effleurer la peau. Comme un retour à l’essentiel. Une invitation à poursuivre l’histoire. A s’avancer sur le chemin de la rencontre avec soi. Bien plus qu’un livre à raconter aux petits enfants…


Chiara carrer, Vassilissa,  La joie de Lire, mai 2011.

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Stéphanie 25 mai 2011 - 16 h 54 min

Merci pour cette très jolie découverte !

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