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Die Walkure à la Scala

by pascal iakovou
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Le 7 décembre dernier le Teatro alla Scala de Milan a ouvert sa saison lyrique 2010 -2011 avec “Die Walkure” de Richard Wagner, une coproduction avec le Staatsoper Unter den Linden de Berlin signée Guy Cassiers pour la mise en scène et Daniel Barenboim pour la direction musicale qui faisait suite au magnifique “Das Rheingold” qu’on a pu voir dans le meme théatre en mai de cette meme année . Le belge Guy Cassiers , assisté de Enrico Bagnoli pour les décors et les lumières, des projections vidéo de Arjen Klerkx et Kurt D’Haesseler, des magnifiques choreographies de Csilla Lakatos et, finalement, des splendides costumes du celèbre styliste belge Tim Van Steenbergen, poursuit son travail sur le “Ring” wagnérien avec grande et parfaite pertinence . Cette fois il souligne le désordre d’une “famille disfonctionelle” qui projecte ses dégats et violences à l’exterieur dans un monde dominé par la volonté de puissance de Wotan, dans lequel, souligne encore Cassiers,
chaque spectateur peut se reconnaitre . Surtout le 7 décembre dernier où était reuni le gotha de la finance européenne et , pour ce qui concerne la France , Jacques Attali, Nicolas Joel, Carole Bouquet, Dominique Meyer (qui est devenu le directeur de la Staatsoper de Vienne), puis le styliste John Richmond (avec sa femme Elena) et beaucoup d’autres personnalités .

Le premier acte est très vide et très statique mais la fougue soudaine avec laquelle s’enlacent à la fin Siegmund et Sieglinde
est proportionnelle à la progression verticale et vertigineuse de la partition, n’a rien à envier à Patrice Chéreau, et peut meme causer un vrai choc dans le spectateur . Dans le deuxième acte c’est un magnifique vert qui domine avec une foret de lances qui deviennent des arbres dominés par un très savant jeu de lumières . Au meme temps on y retrouve des astéroides et une vraie planète qui tourne et bouge ,meme sans sa fixité, avec une scène beaucoup plus flexible . Le troisième acte par contre est très baroque , dominé par le vol des Valkyries et surtout par le rouge, le feu qui entoure Brunnhilde qui s’endort très lentement avec la magique berceuse orchestrée par Wotan rendue celèbre aussi par les biais de Marguerite Yourcenar . Le plateau vocal était evidemment magnifique et allait des vétérans Waltraud Meier en Sieglinde et John Tomlinson dans le role de Hunding, au Siegmund parfait du néo – zelandais Simon O’Neill decouvert à Bayreuth jusqu’au jeune Vitalij Kowaljow dans le role de Wotan et la Fricka de très grande noblesse de Ekaterina Gubanova . Mais la vraie star et triomphatrice de la soirée a été la Brunnhilde de Nina Stemme, d’une voix envoutante et magnifique présence scénique, qui a été beaucoup aidée aussi par la mise en scène . Magique et parfaite l’entente avec l’Orchestre de la Scala dont Daniel Barenboim est devenu, grace à cette lecture très subtile , pleine de charme et finesse et très narrative de la partition, le “maestro scaligero” jusqu’en 2015 . Autre “nouvauté” qui rendait exceptionnel cet 7 décembre était la présence de la RAI,Mezzo pour la France , Servus pour l’Autriche et beaucoup d’autres chaines européennes qui pouvaient laisser mémoire d’un travail sur le “Ring” wagnérien qui va continuer jusqu’en 2015 , salué par l’enthousiasme final de toute la salle, et qui s’annonce comme l’un des piliers artisiques majeurs du passage de Stéphane Lissner au Teatro alla Scala de Milan .

Giacomo Di Vittorio

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