Home Art de vivreCulture Stupeur et Tremblements, le nouveau Amélie Nothomb…

Stupeur et Tremblements, le nouveau Amélie Nothomb…

by Elisa Palmer
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Une forme de vie
Amélie Nothomb
Albin Michel
août 2010
15,90 €

Lundi 25 Octobre 2010, Paris

Pas meilleure qu’une autre. Cela eut été trop facile. J’ai découvert l’écrivain belge avec son neuvième roman, à savoir : « Stupeur et Tremblements ». Parfois on ne compte que jusqu’à 10. Avec Amélie, j’étais déjà allée plus loin. « Hygiène de l’assassin ». « Métaphysique des tubes ». « Cosmétique de l’ennemi ». « Biographie de la faim ». « Acide sulfurique »… Pourtant, croyez-le ou non, 5 ans après, Amélie ne me disait plus rien, sauf peut-être (allez, ok) son visage qui porte – je trouve – encore assez bien son nom.

Crédit photos : EP

Jusqu’au jour où je suis tombée sur ça : « Que voulez-vous qu’il arrive? Le prochain Nothomb sera ce que fut le précédent. Eh bien, la surprise est là : le nouveau Nothomb est, tout simplement, son meilleur roman. C’est, surtout, un excellent livre pour quiconque cherche à percer les secrets de la littérature. (Putain, je me sentais concernée.) Amélie Nothomb fait ce que tout écrivain digne de ce nom devrait faire : franchir la ligne. La ligne? La frontière, si vous préférez. En l’occurrence, celle qui sépare la littérature. »

L’apologie était de mise. Pourtant, croyez-le ou non, je ne suis pas allée beaucoup plus loin avec FB (l’éditorialiste), qui me semblait – d’ailleurs – un peu moins coolos que l’autre, et j’ai fini par solliciter AM pour acquérir l’ouvrage « dans les meilleurs délais ».

FB, courageux, mais aussi téméraire, avait titré : « Le cru de la maturité ». Amélie, quant à elle, appelait son livre « Une forme de vie ». Peu convaincue, j’adoptais une attitude qu’on pourrait évoquer par : « Formes cosmétiques du sceptique ».

169 pages. 120 minutes inside. Entre les pages 43 et 44, on rit vraiment : « Il paraît que l’armée à dû créer pour nous des modèles d’une taille nouvelle : XXXXL… J’espère qu’ils vont lancer le XXXXXL, car nous n’avons pas l’intention de nous arrêter en si bon chemin. Entre nous, s’ils étaient moins bêtes, ils nous confectionneraient une tenue en stretch. J’en ai parlé au responsable de l’équipement et voici ce qu’il m’a répondu : « Impossible. Le stretch est à l’opposé de l’esprit militaire. Il faut des habits rigides, dans des tissus non extensibles. L’élastique est l’ennemi de l’armée. » Je pensais qu’on était en guerre contre l’Irak, je découvre qu’on est en guerre contre le latex. »

Mais, à mon grand regret, après le coup du latex, tout se casse la gueule. Amélie boude presque autant que sur sa couverture. Se regarde écrire. Paume son gros personnage. Et l’histoire glisse vers elle. Le livre s’achève sur : « Tu le sais : si tu écris chaque jour de ta vie comme une possédée, c’est parce que tu as besoin d’une issue de secours. Etre écrivain, pour toi, cela signifie chercher désespérément la porte de sortie. Une péripétie que tu dois à ton inconscience t’a amenée à la trouver. Reste dans cet avion, attends l’arrivée. Tu remettras les documents à la douane. Et ta vie impossible sera finie. Tu seras libérée de ton principal problème qui est toi-même. »

Une forme de vie, au sein de laquelle, Amélie semble se ménager – elle-même – une porte de sortie.

Crédit photos : EP

Elisa Palmer

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